Tunisie: adoption d’un budget pré-electoral, visant à stabiliser la dette

Le Parlement tunisien a adopté tard lundi le dernier budget de sa mandature, visant une réduction du déficit budgétaire à 3,9% du PIB contre 4,9% en 2018, a indiqué mardi le ministère des Finances.

Le budget prévoie par ailleurs une stabilisation de la dette à 70,9% du PIB, contre 72% attendus en 2018, selon la même source.

Les députés, très divisés sur d’autres sujets à l’approche des élections législatives et présidentielle prévues en 2019, ont largement approuvé ce budget qui ne prévoit pas de hausse majeure d’impôts, à 113 voix pour, 36 contre et 11 abstentions.

Le gouvernement s’est fixé un objectif de croissance de 3,1% en 2019, contre 2,6% attendus pour cette année, et 3% initialement prévus lors de l’élaboration du budget 2018.

En dépit de plusieurs hausses des prix des produits subventionnés, la caisse de compensation permettant de contrôler le prix des hydrocarbures et des produits de première nécessité, devrait peser 4,35 milliards de dinars, sur un budget total de 40 milliards de dinars.

L’Etat a évalué ses besoins de financement externes à 10 milliards de dinars (3 milliards d’euros), dont 7,8 milliards (2,2 milliards d’euros) d’emprunts extérieurs, notamment auprès du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de l’Union européenne.

Les recrutements restent suspendus dans la fonction publique, dont le poids est quasi constant, à 14,1% du budget, contre 14% en 2018. Les fonctionnaires ont massivement suivi une grève pour les salaires fin novembre, et la puissante centrale syndicale UGTT a appelé à une nouvelle mobilisation en janvier.

Une taxe surprise de 1% sur les revenus des banques, assurances et sociétés pétrolières a été votée dans la nuit de dimanche pour alimenter les caisses sociales, puis repoussée in-extremis à 2020 dans un nouvel amendement lundi soir.

Un projet de majoration du taux d’imposition pour les sociétés et grandes surfaces de 25 à 35% a également été reporté à 2020.

Début 2018, des augmentations de TVA et d’impôts sur les salaires, exacerbant une grogne sociale alimentée par un chômage et une inflation élevés, avaient déclenché un mouvement de contestation sociale ayant dégénéré en émeutes dix jours durant.

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