Traverser le Mexique, de plus en plus difficile pour les migrants

Assis le long d’une voie ferrée au sud du Mexique, à l’ombre de wagons arrêtés, les migrants d’Amérique centrale en route pour les Etats-Unis font le même constat: le durcissement des lois et le manque d’hospitalité des habitants rend la traversée du pays de plus en plus difficile.

A Arriaga, dans l’Etat du Chiapas (sud), le Hondurien Oscar Vialta et sa famille, ainsi que des dizaines d’autres migrants, tuent le temps en attendant le départ de la "Bestia", le train de marchandises qui traverse le pays et que beaucoup utilisent pour atteindre la frontière nord.

Nombre de migrants ont été mutilés ces dernières années par les roues du train en cherchant à monter à bord. Epuisés, ils s’endorment aussi parfois, et tombent sur les rails.

Agé de 42 ans, Oscar Vialta, son épouse et leurs deux enfants ont quitté le Honduras début avril. Depuis leur arrivée au Mexique, ils attendant un visa humanitaire que le gouvernement délivre désormais au compte-goutte.

"On leur demande un permis qui nous permette de travailler et d’aller de l’avant, mais dès que nous sommes arrivés, ils ont commencé à nous mentir", dénonce à l’AFP Oscar Vialta sans plus de précision.

Depuis plusieurs semaines, les autorités mexicaines proposent aux migrants qui entrent au Mexique un visa humanitaire d’un an limité aux seuls Etats du sud du pays, qui remplace peu à peu celui qui permettait jusqu’alors de circuler librement dans tout le pays.

S’ils progressent vers le nord, les migrants détenteurs de ce nouveau visa s’exposent désormais à une expulsion du territoire mexicain.
Reconnaissant une augmentation "inédite" du nombre de migrants centraméricains, ainsi que des Cubains, des Africains et des Asiatiques, le Mexique, jusqu’ici très tolérant, entend limiter le flux de personnes traversant son pays.

"Nous ne voulons pas qu’ils aient le champ libre, non seulement pour des raisons juridiques mais aussi pour des raisons de sécurité", a affirmé mardi le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador.

Depuis octobre, des milliers de Centraméricains traversent le Mexique dans l’espoir de se rendre aux Etats-Unis, fuyant la pauvreté et la violence dans leur pays.

Le président américain Donald Trump considère que cette migration constitue une menace pour la sécurité de son pays et fait pression sur le gouvernement mexicain pour qu’il interpelle ces migrants avant leur arrivée à la frontière américaine.

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