Thaïlande: le roi contrôle sans restriction la fortune royale

La Thaïlande vient d’adopter une nouvelle loi donnant au roi Maha Vajiralongkorn un contrôle entier et direct sur l’agence qui gère la colossale fortune de la monarchie thaïlandaise, d’après la Gazette royale.

En succédant en décembre, à son père Bhumibol Adulyadej, le nouveau roi a hérité de l’un des conglomérats – le Crown property bureau (CPB) – les plus puissants du pays, évalué à près d’un sixième du PIB du pays.

La loi qui est entrée en vigueur lundi permet au roi de nommer tous les membres du comité supervisant le CPB. Jusqu’ici, le ministre des Finances siégeait au conseil d’administration, assurant un semblant de contrôle de la part du gouvernement.

C’est la première fois que cette institution est modifiée depuis 69 ans. Créée en 1936, peu de temps après l’abolition de la monarchie absolue, elle était au départ supervisée par le gouvernement civil. En 1948, elle change de statut et devient une personne juridique à part entière.

Il n’existe pas de chiffres officiels sur la fortune de la famille royale thaïlandaise puisque le CPB n’est pas tenu d’en publier, et il est difficile d’enquêter, la royauté étant protégée par une des lois de lèse-majesté des plus sévères au monde.

Le CPB possède des parts dans le BTP, la banque, la chimie, les assurances et l’immobilier. Ses principales participations concernent le cimentier Siam Cement Group (32%) et la banque Siam Commercial Bank (23%).

D’après une étude réalisée en 2014 par Porphant Ouyyanont, universitaire thaïlandais, basée sur les parts qu’il possède au sein de plusieurs grandes entreprises thaïlandaises et sur ses propriétés, son portefeuille atteint près de 60 milliards de dollars.

Le nouveau roi avait créé la surprise en début d’année en demandant la modification de certaines parties du nouveau projet de Constitution concernant la monarchie, une intervention inattendue du nouveau monarque dans la sphère politique.

La monarchie thaïlandaise a d’après les textes un rôle politique limité mais elle exerce en coulisses une influence significative.

Décédé le 13 octobre, Bhumibol Adulyadej était vu comme une figure d’unité pour un royaume très divisé politiquement.

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