Ce second tour des élections législatives tunisiennes a donné lieu à une participation très faible, semblable à celle enregistrée lors du premier tour de ce scrutin et qui a atteint 11,20%.
Près de 8 millions de Tunisiens étaient appelés aux urnes pour ce second tour de ces législatives anticipées, qui constituent la « dernière étape du processus de mesures exceptionnelles lancé par le président tunisien, Kais Saïed le 25 juillet 2021.
Quelque 131 circonscriptions sont concernées par ce second tour des élections législatives avec un nombre total d’inscrits sur le registre électoral de 7.853.447, dont 5.827.949 inscrits volontairement.
La proclamation des résultats préliminaires du deuxième tour aura lieu, au plus tard, le 1er février 2023.
L’Instance Supérieure Indépendante des élections annoncera les résultats définitifs des élections législatives après la fin des délais de recours, au plus tard, le 4 mars 2023.
A l’issue du premier tour, 23 candidats dont 3 femmes avaient été élus sur les 154 sièges que compte la future Assemblée des Représentants du Peuple (parlement).
Plusieurs formations politiques et organisations de la société civile avaient appelé à l’annulation du 2ème tour de ces législatives, dont sont exclus les partis politiques à la faveur d’un code électoral, introduisant le scrutin uninominal à deux tours.
Selon un grand nombre d’organisations et d’analystes, les Tunisiens sont conscients que le futur parlement, dépourvu de toute compétence, à la faveur de la concentration de tous les pouvoirs par le président de la République, n’en sera qu’une simple boîte d’enregistrement et que les députés seront cantonnés dans un rôle de figuration.
En dépit des critiques acerbes à son encontre au sujet de sa perte d’indépendance, l’ISIE met l’accent sur rôle technique estimant qu’elle n’est pas influencée par les tiraillements politiques.
A rappeler que plusieurs partis et organisations nationales, dont la puissante centrale syndicale, l’Union Générale Tunisienne du Travail, ont appelé à l’annulation du second tour des législatives, estimant que l’abstention record de près de 90%, est un grand désaveu populaire pour le processus démarré le 25 juillet 2021, quand le président Kais Saïed avait gelé le Parlement et limogé son Premier ministre, s’emparant de tous les pouvoirs.
En dépit de cette situation, experts et observateurs mettent l’accent sur l’opposition qui reste « faible et divisée », entre d’un côté le camp laïc et progressiste, et de l’autre le FSN, coalisé autour d’Ennahdha, ils soutiennent que dans cette configuration, il y a peu de chances qu’elle s’unisse tant que ne sera pas résolue la question Ennahdha dont la majorité des Tunisiens la rende responsable des échecs économiques et sociaux de la dernière décennie.
Les résultats du scrutin, qui vise à élire un nouveau parlement privé de pratiquement tout pouvoir, risquent de prendre plus de temps. La plupart des partis boycottant le vote, la majorité des sièges devraient revenir à des indépendants.
Pour certains partis politiques, dont le Front de Salut National, le fiasco électoral va compliquer les négociations entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de près de 2 milliards de dollars, dont le pays a un besoin urgent.
Vendredi, l’agence de notation de crédit Moody’s a dégradé la note de la dette de la Tunisie en affirmant que le pays ferait probablement défaut sur les prêts souverains.