Cette «opinion» pourrait déplaire à l’Espagne, surtout émanant d’un membre du gouvernement marocain, a dit M. Mezouar qui s’est dit «confiant» quant à la possibilité d’entamer «un débat à long terme sur cette question, qui ne finira surtout pas en conflit».
«La seule et unique chose que personne ne peut changer est la géographie. Sebta et Mellilia sont deux villes marocaines. Il y a l’histoire aussi. Nous sommes convaincus que l’intelligence des deux pays (le Maroc et l’Espagne) et les intérêts stratégiques entre l’Union européenne et le Maroc vont aider à trouver des solutions qui prennent en considération la légitimité historique du Maroc et des solutions pour la population qui a grandi dans ces deux villes», a dit le ministre dans une interview, lundi, au journal espagnol Expansion.com.
Dans tous les conflits historiques, l’on parvient toujours à trouver une solution, a-t-il assuré. Il a souligné, dans ce contexte, que Sebta et Mellilia sont «deux villes marocaines. Elles se trouvent au Maroc. L’Espagne le sait et les Espagnols aussi». Et le plus «logique», assure-t-il, est que ces deux villes redeviennent marocaines «de façon tranquille et sereine», pour que la population ne ressente pas un choc.
«Nous n’avons jamais fait de cette question un conflit entre l’Espagne et le Maroc. Nous sommes conscients que nous devons résoudre le problème. Je ne sais pas combien de temps cela va prendre, mais le problème sera résolu (…) Nous sommes en train de construire le futur dans l’intérêt des deux pays, mais aussi de ces deux villes», a-t-il dit.
Le ministre a mis l’accent sur «la nécessité de préserver la solidité des relations» entre le Maroc et l’Espagne, deux pays «très proches». «La maturité de nos relations et une bonne entente entre les deux parties ont un impact sur d’autres pays qui n’ont aucun intérêt à ce que cela fonctionne», a-t-il indiqué.
Interrogé si l’Algérie n’a pas intérêt à ce que la relation entre le Maroc et l’Espagne soit «aussi bonne que possible», M. Mezouar a expliqué que l’Algérie est en train d’utiliser ses moyens de pression. Elle a instrumentalisé, par exemple, l’opinion publique espagnole dans l’affaire Aminatou Haidar (…) Et elle utilise le thème stratégique de l’énergie, consciente de la dépendance espagnole du gaz.
«L’Algérie est en train d’utiliser ses armes de pression dans une tentative d’empoisonner les relations
entre l’Espagne et le Maroc», a affirmé le ministre, qui a ajouté que les deux pays, qui ont des intérêts stratégiques et qui entretiennent de bonnes relations, «ne laisseront jamais un problème dépasser les limites».
Avec MAP