Scrutin du 4 septembre : Pour la première fois au Maroc, une carte des alliances locales conforme aux coalitions politiques centrales

Pour la première fois au Maroc depuis l’organisation des premières élections locales en 1963, la configuration des alliances locales suite aux élections locales et régionales du 4 septembre, semble conforme aux orientations des partis et à l’esprit des deux principales coalitions politiques.

Ces alliances seront ainsi encadrées par la logique des coalitions politiques au niveau national avec les deux principaux pôles: la coalition gouvernementale composée des quatre partis de la majorité conduite par le Parti de la Justice et du développement (PJD) et les quatre autres partis de l’opposition.

Immédiatement après l’annonce des résultats intégraux du scrutin qui ont placé le Parti de l’authenticité et la modernité (PAM) en tête des élections communales avec 6.655 sièges, suivi du Parti de l’Istiqlal avec 5.106 sièges, le PJD avec 5.021 sièges, le Rassemblement national des indépendants (4.408), le Mouvement populaire (3.007), l’Union socialiste des forces populaires (2.656) le Parti du Progrès et du socialisme (1.766) et l’Union constitutionnelle (1.489), les partis de l’opposition ont d’ores et déjà écarté définitivement toute alliance menée par le PJD.

Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion des chefs des principaux partis de l’opposition (PAM, PI, USFP et UC) consacrée au déroulement des élections communales et régionales, ces partis ont exhorté leurs membres à respecter cet engagement et de n’adhérer ainsi à aucune alliance conduite par le PJD lors de la formation des instances des conseils des arrondissements, des conseils des villes et des conseils régionaux.

Les partis de l’opposition se sont ainsi positionnés d’une manière claire vis-à-vis du PJD qui a réalisé des résultats positifs et pris l’ascendant dans plusieurs communes urbaines et grandes villes comme Kénitra, Casablanca, Rabat, Agadir, Salé et Tanger. Le PJD a de même remporté la majorité absolue dans quatre des 12 régions du Royaume, au moment où l’opposition a fait de bons résultats dans d’autres villes et communes notamment dans les provinces du sud et l’Oriental.

De son côté, la présidence de la coalition de la majorité gouvernementale qui regroupe le PJD, le RNI, le MP et le PPS s’est engagée à gérer ses alliances dans le respect de la logique de sa coalition et qu’elle veillera à appliquer ce principe au niveau des différentes collectivités territoriales.

"Toute alliance nouée en dehors de la majorité sera une décision exceptionnelle soumise à des concertations préalables", a insisté la présidence à ce sujet. Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane avait affirmé, lors d’une conférence de presse samedi dernier, que son parti restera toutefois ouvert aux autres formations politiques notamment dans certaines communes rurales où les partis de la coalition ne sont pas majoritaires.

Le président du Conseil national du PJD, Saad Eddine Otmani, avait également souligné dans un entretien avec la MAP, que le parti de la lampe envisage de donner la priorité à ses alliés au gouvernement lors de la formation des conseils locaux et régionaux, soulignant cependant la disposition du parti à s’ouvrir sur les formations de l’opposition quand "la carte électorale le permettra".

Avec ces positions claires, aussi bien auprès des partis de la majorité qu’auprès de l’opposition, concernant les alliances locales et régionales en perspective, la carte des alliances politiques au niveau des conseils communaux, des villes et des régions s’annonce plus lisible et permet à tout observateur de distinguer quelle coalition se trouve aux commandes de la gestion des communes et des régions à travers le Royaume.

Néanmoins, l’universitaire El Hassan Boukantar, a mis en garde contre toute lecture hâtive des résultats des élections communales et régionales pour en déduire les contours définitifs de la carte politique communale et régionale, estimant que ces résultats pourraient revêtir d’autres significations en fonction des alliances que pourraient sceller les partis lors de la constitution des bureaux des conseils communaux et régionaux.

Le principal défi reste, selon les observateurs, la mise en place de conseils locaux et régionaux plus cohérents et plus forts, contrairement à l’expérience des précédents conseils dont le mandat a été marqué par les désaccords au sein même des alliances ce qui n’a pas manqué d’impacter négativement leurs performances.

Le citoyen marocain aspire de son côté à des conseils dirigés par des élites compétentes et conscientes de l’ampleur des défis à relever pour promouvoir les communes et les régions dont ils ont la charge.

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