Scandinaves tuées au Maroc : dernières comparutions avant le verdict

Le procès consacré à l’assassinat de deux touristes scandinaves décapitées au Maroc a repris jeudi devant le tribunal antiterroriste de Salé, près de Rabat, avec les auditions des derniers accusés, a constaté un journaliste de l’AFP.

Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été décapitées mi-décembre au nom du groupe jihadiste Etat islamique (EI) alors qu’elles campaient sur un site isolé dans le Haut-Atlas (sud).

Le procès des 24 prévenus soupçonnés d’être liés directement ou indirectement à la tuerie et d’appartenir à une cellule jihadiste se tient devant la chambre criminelle de la cour d’appel de Salé depuis le 2 mai.

Sept des accusés, dont Kevin Zoller Guervos, un Hispano-Suisse de 25 ans qui s’est installé au Maroc après sa conversion à l’islam, doivent encore être entendus.

Le tribunal doit aussi statuer sur une demande de la partie civile de convoquer un religieux marocain, le cheikh Mohamed al-Maghraoui, qui supervise plusieurs écoles coraniques à Marrakech, où plusieurs des prévenus ont suivi des enseignements.

"Son nom a été évoqué par les principaux accusés. Nous demandons à ce qu’il soit entendu pour déterminer s’il a une responsabilité dans leur embrigadement", a dit à l’AFP l’avocat des parents de Louisa, Me Khalid Elfataoui.

Lors des audiences précédentes, les principaux suspects sont passés aux aveux en avouant avoir décapité les touristes ou avoir filmé la scène avec un téléphone portable.

Après eux, leur complices présumés ont nié toute implication dans l’assassinat. Certains ont toutefois revendiqué des idées jihadistes, tandis que d’autres ont nié avoir été embrigadés.

L’Hispano-Suisse surnommé "Abdellah" est pour sa part accusé d’avoir appris aux principaux suspects à utiliser une messagerie cryptée, de "les avoir entraînés au tir" dans une salle de paintball, d’avoir participé à leurs réunions et planifié avec eux des attaques jamais mises en oeuvre, selon l’acte d’accusation.

Interrogé à son sujet, le chef de la cellule Abdessamad Ejjoud l’a exonéré des accusations le visant. D’autres accusés ont en revanche pointé devant les juges sa "radicalisation", ses "positions jihadistes" et son projet de rejoindre l’EI.

"Il y a eu beaucoup de contradictions et de zones d’ombres, et certains ont parlé de lui devant le tribunal alors qu’ils ne le connaissent même pas", a déclaré à l’AFP son avocat Me Saad Sahli.

Les principaux accusés risquent théoriquement la peine de mort, toujours prononcée au Maroc même si un moratoire est appliqué de facto depuis 1993.

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