Sarkozy sur écoute : Ayrault et Taubira étaient au courant depuis le 26 février

Invité au journal télévisé de France 2, mardi soir, le Premier ministre a admis que le gouvernement avait bien connaissance des écoutes visant Nicolas Sarkozy mais sans en savoir le contenu.

Le gouvernement a gardé le silence pendant deux semaines. Interrogé sur une éventuelle connaissance par l’exécutif des écoutes judiciaires visant Nicolas Sarkozy, Jean-Marc Ayrault a confié, mardi 11 mars sur France 2, qu’il connaissait leur existence depuis le 26 février. Une date correspondant à l’ouverture de l’information judiciaire contre l’ex-président dont avait été informée immédiatement la ministre de la Justice Christiane Taubira.

Le Premier ministre a assuré, toutefois, qu’il n’y avait "en aucun cas" d’"immixtion de l’exécutif dans le déroulement des instructions judiciaires". Et d’ajouter que le pouvoir ne connaissait en aucun cas le contenu des fameuses écoutes.

Jean-Marc Ayrault a également expliqué que les deux juges qui enquêtent depuis avril 2013 sur un éventuel financement par la Libye de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy avaient "découvert des faits nouveaux n’ayant rien à voir avec leur saisine".

Ces faits nouveaux sont apparus, a dit le Premier ministre, "grâce aux écoutes (sur lesquelles) nous n’avions pas d’information ni sur le contenu ni sur leur opportunité". "Nous ne savions pas que les écoutes étaient diligentées", a-t-il insisté.

Ces écoutes, a poursuivi Jean-Marc Ayrault, ont fait ressortir une "présomption de trafic d’influence qui pouvait mettre en cause un magistrat", Gilbert Azibert, de la Cour de Cassation.

Les juges ont "saisi le parquet qui a ouvert une information judiciaire (…) sur des faits extrêmement graves, c’est à ce moment-là qu'(au gouvernement) on a appris" que Nicolas Sarkozy avait été mis sur écoute. "Mais on n’a pas appris le contenu des écoutes", a redit le chef du gouvernement.

Une version contredite par "Le Canard Enchaîné". Dans son édition du mercredi 12 mars, l’hebdomadaire satirique affirme que le parquet avait transmis une synthèse du contenu des écoutes à Christiane Taubira dès le 26 février. "Moi je ne dispose pas des éléments de la procédure, je ne dispose pas du contenu de la procédure", avait néanmoins indiqué la garde des Sceaux, lundi 10 mars, sur France Info.

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