Son amour pour la mer, il l’a avait nourri depuis sa tendre enfance. Saïd n’avait jamais pensé que cette passion lui permettra un jour de faire une découverte aussi précieuse qui sera inscrite en lettres d’or dans le patrimoine archéologique sous-marin au Maroc.
Dans un entretien à la MAP, le plongeur a confié avoir eu la surprise de sa vie en repérant, au fin au fond de la mer, l’épave d’un navire avec à bord quelques canons et de grosses balles de fer rouillé.
Pour le jeune aventurier qui préside aujourd’hui le comité de plongée au Club international des sports nautiques de Safi, la plongée était d’abord une passion qu’il avait aiguisée, au fil des années, par des recherches académiques et scientifiques, pour devenir son gain-pain après le décès de son père.
Convaincu que le savoir est la clé de voûte de tout succès, Saïd, qui a abandonné ses études en 2003, a fait des pieds et des mains pour obtenir un certificat qualifiant de plongeur, une sorte de reconnaissance professionnelle qui, couplée à son expérience, lui permet s’aspirer à un avenir meilleur.
Ainsi, il obtient en 2010 son diplôme de 1er niveau en plongée professionnelle (15 m de profondeur) et puis, en 2012, un diplôme de plongeur professionnel de 3ème degré (40 m de profondeur), délivré par la Fédération française d’études et de sports sous-marins.
Un jour, en avril dernier, Saïd, dont les plongées ne dépassaient pas habituellement le périmètre de 30 km au nord du port de Safi, décide, sur un coup de tête, de s’aventurer plus au sud, précisément à Cap Tissa, une région proche de l’ancienne zone industrielle où il a repéré cet insoupçonnable trésor sous-marin.
Selon les services spécialisés au ministère de la Culture, cette découverte, sans précédent au niveau national et qui remonte à l’époque la dynastie des Saâdyine, renseigne sur la place de choix qu’occupait la ville de Safi à l’époque, en tant que plaque tournante du commerce avec les pays européens, notamment l’Espagne, le Portugal et la Grande-Bretagne.
Elle met aussi en évidence l’importance des recherches sous-marines et peut marquer un nouveau départ pour cette discipline au Maroc.
L’expert maritime Kamal Lemderii, qui estime que cette exploration accroîtra l’intérêt pour les recherches archéologiques sous-marines, souligne la nécessité de réviser l’arsenal juridique régissant ce domaine et de fédérer les instances gouvernementales et privées qui en sont chargées.
Par Said Rahim