Sahara : Rabat satisfaite de la résolution du Conseil de sécurité, Alger appelé à mieux s’impliquer pour sortir de l’impasse
Le Maroc a exprimé jeudi par la voix du cabinet royal sa satisfaction après l’adoption à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution sur le Sahara, qui maintient pour une année le mandat de la MINUSO, sans étendre son champ aux droits de l’Homme.
La nouvelle résolution du Conseil de Sécurité appelle également au recensement des populations dans les camps de Tindouf en Algérie, et demande à Alger de maintenir son dialogue avec le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) sur cette question.
Le CS considère aussi que la persistance du statu quo doit trouver une issue rapide et qu’une solution urgent doit être trouvée à ce différend artificiel.
« Le Conseil confirme, une fois de plus, la prééminence de l’Initiative d’autonomie présentée par le Maroc et fixe les paramètres d’une solution politique définitive basée sur le réalisme et l’esprit de compromis », a-t-on ajouté de même source.
D’après le cabinet royal, cette nouvelle résolution préserve les « perspectives d’une relance prometteuse des négociations » et « clarifie d’une manière précise et définitive, le cadre des autres aspects de ce différend régional ».
Elle confirme « avec vigueur les paramètres incontournables de la solution politique ».
« Ainsi le Conseil de Sécurité confirme (….) le maintien en l’état du mandat de la MINURSO et de ses activités, conformément aux assurances données et des garanties fournies à Sa Majesté le Roi par M. Ban Ki Moon, Secrétaire Général des Nations unies, lors de l’entretien téléphonique du 25 août 2012 ».
Un avant projet américain de résolution visant à élargir la mission de la MINUSO aux droits de l’Homme au Sahara a été finalement retiré par Washington après une large mobilisation de pays amis contactés en personne par le Roi Mohammed, ainsi que d’une forte mobilisation de toutes les composantes de la société marocaine, gouvernement, partis politiques, ONG, etc.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a également appelé les pays voisins en particulier l’Algérie à jouer un rôle actif dans la recherche d’une solution à ce problème créé artificiellement par l’Etat algérien. « Le caractère régional de ce différend est, désormais, clarifié et précisé par un appel direct et spécifique lancé aux Etats voisins pour s’impliquer plus résolument, en vue de mettre fin à l’impasse actuelle et avancer vers une solution politique définitive », a poursuivi le cabinet royal.
En outre, a-t-on estimé de même source, la résolution « reconnaît que le règlement de ce différend, doublé d’une coopération des Etats membres de l’UMA (Union du Maghreb Arabe) contribuerait à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel.
L’UMA dont le processus d’intégration est en panne, justement à cause du différend maroco-algérien sur le Sahara est composé outre du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye et de la Mauritanie ».
En matière des droits de l’Homme, le Maroc s’est félicité et à juste raison d’une chose fondamentale : le pays est doté d’une stratégie effective de promotion des droits de l’Homme dans un pays indépendant et souverain.
Cette résolution, selon le cabinet royal, ne contient en effet « aucun dispositif impliquant, de près ou de loin, une quelconque surveillance internationale des droits de l’Homme ».
Pour la même source, l’ONU « reconnaît et salue les étapes franchies par le Maroc dans le renforcement du Conseil National des Droits de l’Homme, ainsi que l’interaction volontaire du Royaume avec les procédures spéciales dépendant du Conseil (national) des Droits de l’homme ».
Il s’agit « là d’une consécration par les Nations Unies des initiatives et des efforts nationaux engagés par Sa Majesté le Roi ».
Le Conseil de Sécurité « a apporté, par conséquent, une réponse claire aux tentatives récurrentes d’instrumentalisation des droits de l’homme au service d’un agenda politique connu », toujours selon la même source qui fait référence aux adversaires (ndlr l’Algérie, le Polisario) de l’intégrité territoriale du royaume.
le Maroc se félicite également que le Conseil de Sécurité a réaffirmé la nécessité de recenser les populations sahraouis établies à Tindouf (sud-ouest algérien), sous le contrôle du Polisario.
Le Conseil de sécurité a réitéré sa demande de procéder au recensement des populations des camps de Tindouf, en encourageant pour la première fois des efforts dans ce sens ».
Selon le Cabinet royal, « ces efforts s’adressent au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et à l’Etat hôte, l’Algérie, conformément à la Convention de 1951, relative au statut des réfugiés ».
« La mise en œuvre de cette obligation, fondée sur des considérations humanitaires, devient plus que jamais nécessaire dans le contexte menaçant d’insécurité et d’instabilité qui prévaut dans l’espace maghrebo-sahelien ».
Le Maroc a enfin exprimé son espoir que « les autres parties assumeront pleinement leurs responsabilités en vertu de cette résolution (…) et s’engageront, sincèrement et résolument, dans une relance réelle du processus politique de négociation ».
« Face aux défis sécuritaires majeurs qui secouent la région, le règlement du différend régional sur le Sahara marocain est, désormais, une nécessité stratégique cruciale pour la paix et la stabilité dans la région et un impératif pour le développement économique et social des pays du Maghreb », a conclu le Cabinet royal.
Pour mettre fin au conflit du Sahara vieux de 38 ans le Maroc a proposé un plan d’une large autonomie, refusé par l’Algérie qui abrite et soutient les séparatistes du Polisario.