L’agence a placé cette note sous "surveillance négative", parmi 15 des 17 pays de la zone euro, tous menacés de voir leur note abaissée. Mais là où la France se distingue négativement, c’est qu’elle est le seul pays des six pays "AAA" pour lequel S&P envisage un abaissement de deux crans.
La crise de la dette en zone euro a affaibli les finances publiques françaises, a noté l’agence. Elle a invoqué dans un communiqué ses "inquiétudes quant aux répercussions potentielles sur la France de ce que nous voyons comme une aggravation des problèmes politiques, financiers et monétaires au sein de la zone".
Paris et Berlin – qui viennent d’annoncer leur intention de mettre en place un nouveau traité européen d’ici le mois de mars – ont rapidement réagi. Dans un communiqué commun, ils se disent "pleinement solidaires, confirment leur volonté de prendre toutes les décisions nécessaires" pour "assurer la stabilité de la zone euro.
Le ministre de l’Economie François Baroin a assuré sur France 3 que le gouvernement faisait "tout" pour "protéger les économies des Français" et "permettre aux banques de maintenir l’irrigation à l’activité économique". Et d’ajouter, dans un communiqué, que la décision de Standard and Poor’s ne tenait pas compte de la "puissante" initiative franco-allemande qu’a été, selon lui, l’accord annoncé lundi après-midi.
La France a plus d’efforts à faire que d’autres pour protéger son triple A et prend au sérieux la menace d’une dégradation de sa note souveraine, a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. "Ce n’est pas une dégradation, c’est une menace de dégradation qui concerne l’ensemble de la zone euro", a dit Alain Juppé sur RTL.
Un abaissement de la note serait un lourd échec pour la politique économique de M. Sarkozy, qui devrait chercher à se faire réélire à la présidence lors d’une élection en avril et mai. Le chef de l’Etat pousse depuis des mois pour faire adopter par une révision constitutionnelle une "règle d’or" qui doit amener la France vers l’équilibre de ses comptes publics.