Roméo Langlois reçu à l’Elysée par François Hollande

De retour en France, après un peu plus d’un mois de captivité en Colombie, le journaliste Roméo Langlois, libéré mercredi par les FARC, a été reçu vendredi à l’Elysée par le président François Hollande à qui il a remis une lettre de la guérilla.

Le Français avait atterri dans la matinée à l’aéroport de Roissy où il a été accueilli par la ministre de la Culture Aurélie Filipetti, avant de s’exprimer devant la presse.

En début d’après-midi, il a été reçu à l’Elysée par le président de la République à qui il a remis une lettre des FARC. Le journaliste est "libre" et "en bonne santé", a dit le chef de l’Etat devant la presse dans la cour de l’Elysée après cette rencontre.

François Hollande a rappelé qu’il n’y avait eu "aucune tractation" ni "aucun échange" contre sa libération. "J’ai reçu une lettre des FARC qui expliquait le sens de leur opération", a ajouté le président, précisant qu’elle contenait même des "excuses", avant de remercier les autorités colombiennes pour leur coopération.

A son arrivée à Roissy, Roméo Langlois avait expliqué qu’"en gros", les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) demandent à la France de continuer à jouer son rôle en pays ami de la Colombie pour aider" à une solution au conflit.

Son enlèvement, a-t-il expliqué, a permis à la guérilla de démontrer qu’elle est "encore active". "Ca fait huit ans que le gouvernement colombien mène une campagne extrêmement agressive pour dire: ‘ça y est les FARC n’existent plus’", a-t-il dit. "Ce n’est pas le cas, la Colombie continue à être en guerre". Il y a aussi "une crise humanitaire extrêmement grave dont personne ne parle".

Roméo Langlois a redit qu’il avait été relativement bien traité par ses ravisseurs, du Front 15 des FARC, se présentant comme une sorte d’"otage VIP", même si le terme est peut-être "un peu exagéré", a-t-il admis.

"J’ai eu beaucoup de chance", a-t-il souligné. "Les FARC m’ont dit très tô t que j’allais être relâché". En outre, "j’avais confiance dans la parole du gouvernement colombien", a-t-il ajouté, expliquant qu’il savait que la France avait demandé au gouvernement colombien de ne tenter aucune opération de sauvetage.

Roméo Langlois, âgé de 35 ans, avait été enlevé le 28 avril par les FARC dans une attaque contre les forces de sécurité qu’il accompagnait dans une opération anti-drogue. Trois soldats et un policier avaient été tués, et Roméo Langlois blessé au bras gauche.

Mercredi, il a été remis par les FARC à une délégation humanitaire réunissant le Comité international de la Croix-Rouge, le diplomate français Jean-Baptiste Chauvin et l’ancienne sénatrice colombienne Piedad Córdoba.

Le journaliste indépendant, qui réside en Colombie, travaillait notamment pour France-24. Il a réalisé de nombreux reportages d’investigation dans la région, et particulièrement sur la guérilla marxiste des FARC dont il est l’un des spécialistes, avait rappelé à l’époque la chaîne. A son retour en France, il a précisé qu’il allait "continuer à travailler en Colombie, bien sûr".

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