Reporters sans frontières critique la situation de la liberté de la presse en Algérie

L’Algérie doit supprimer les peines de prison pour les délits de presse, a estimé vendredi Reporters sans frontières (RSF), s’inquiétant également du "harcèlement", des "menaces" et "pressions" à l’encontre des journalistes dans le pays.

"Depuis 2014, l’Algérie a perdu plus de dix places au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, pointant à la 134e place (sur 180) en 2017", déplore l’organisation de défense des journalistes dans une lettre ouverte au Premier ministre algérien Abdelmadjid Tebboune, nommé le 24 mai.

RSF rappelle que l’année 2016, "tragique pour la presse algérienne", a été marquée par l’incarcération de deux responsables d’une chaîne de télévision, d’un blogueur et d’un journaliste, ce dernier étant décédé en détention après trois mois de grève de la faim. "Ces poursuites judiciaires ont pour point commun d’avoir été engagées sur la base du code pénal, auquel sont toujours confrontés les journalistes pour la diffamation, l’outrage et l’injure", explique RSF.

L’organisation estime "nécessaire" une modification du texte pour que les infractions de presse ne soient plus passibles de prison, conformément à la Constitution algérienne. Selon l’article 50 de la Constitution, "la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information est garantie", "n’est restreinte par aucune forme de censure préalable" et "le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté".

RSF fait également état de "menaces proférées à l’encontre des journalistes par de hauts responsables" et critique la publication par les autorités de directives encadrant la couverture des récentes législatives. "Les médias audiovisuels privés (…) lorsqu’ils sont critiques, se voient quasi-systématiquement harcelés voire fermés, sans aucune consultation de l’instance de régulation", dénonce également l’organisation dans ce texte. RSF se fait aussi l’écho d’inquiétudes de journalistes et médias algériens sur la "censure qui s’exerce de plus en plus fréquemment sur internet".

L’entourage du Premier ministre n’a pu être joint en ce vendredi, premier jour de week-end en Algérie, pour commenter cette lettre.

Atlasinfo avec AFP

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