La présidence de la République annonce dans ce communiqué qu’"en application de l’article 8 de la Constitution, François Fillon a présenté au président de la République la démission du gouvernement". "Le président de la République a accepté cette démission et a ainsi mis fin aux fonctions de M. François Fillon."
Le Premier ministre sortant faisait figure ces jours-ci de favori pour assurer sa propre succession, et il avait lui-même fait acte implicite de candidature, mais la formulation du communiqué de l’Elysée suscite la perplexité des analystes.
Dans les usages constitutionnels, quand le chef de l’Etat veut confier au Premier ministre sortant le soin de former un nouveau gouvernement, il le renomme juste après sa démission, ce qui n’est pas le cas cette fois-ci.
"Il y a donc une possibilité très vaste pour le président de la République, dans les heures qui viennent", souligne le porte-parole adjoint de l’UMP (majorité), Dominique Paillé.
Le député européen écologiste Daniel Cohn-Bendit a estimé sur France 2 que la gestion du remaniement par Nicolas Sarkozy était "sadique".
Cette manière de traiter les gens, je trouve ça inadmissible", a déclaré l’élu écologiste. "Ce que j’attends du prochain gouvernement, c’est qu’ils ne soient pas de simples collaborateurs", a-t-il ajouté.
Pour Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, "Le président manque de respect aux Français. Il y a de l’indécence à faire croire que les choses vont changer. La politique sera toujours celle de Nicolas Sarkozy. Les ministres ont passé leur temps à s’occuper de leurs propres affaires plutôt que des affaires de la France depuis six mois".
Nicolas Sarkozy avait déclaré fin juin qu’il avait l’intention de procéder à un remaniement gouvernemental une fois la réforme des retraites passée.