Référendum ADP : Philippe redoute une « situation dangereuse » pour « la conduite de l’action publique »

Le Premier ministre français Edouard Philippe redoute une « situation dangereuse pour la conduite de l’action publique » avec l’avancée du projet de référendum d’initiative partagée (RIP) déclenché par les oppositions contre la privatisation d’Aéroports de Paris, a indiqué son entourage vendredi à l’AFP.

Le Conseil constitutionnel a donné son feu vert jeudi à la proposition de RIP soutenue par plusieurs partis d’opposition (LR, PS, PCF…). La Constitution empêche explicitement d’abroger par RIP une disposition législative promulguée depuis moins d’un an, mais la loi Pacte qui autorise la privatisation d’ADP n’avait pas encore été promulguée au moment de l’initiative de l’opposition.

Pour Edouard Philippe, "la manœuvre des oppositions pose un vrai et grave problème démocratique", selon son entourage, au-delà du cas particulier d’ADP, avec la perspective de référendums sur des textes à peine adoptés.

"Si à chaque fois que la majorité vote une loi, 185 parlementaires peuvent retarder son application de plus de 9 mois, cela créerait une situation dangereuse pour la conduite de l’action publique", déplore-t-on à Matignon.

Après la décision du Conseil Constitutionnel, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé qu’aucune décision sur la privatisation ne serait prise durant la procédure du RIP.

"Nous ne sommes pas pressés et Bruno Le Maire a eu raison de dire que s’il faut attendre quelques mois pour procéder à cette opération dans la sérénité, nous attendrons", a abondé l’entourage d’Edouard Philippe.

Ce feu vert des "Sages" n’est cependant pas suffisant pour autoriser la consultation des Français. La prochaine étape sera pour les initiateurs du RIP de recueillir en neuf mois, par voie électronique, l’approbation qu’au moins 10% du corps électoral, soit plus de 4,7 millions de personnes.

Les investisseurs ont très mal réagi aux derniers développements: l’action d’ADP chutait de près de 10% en Bourse vendredi, après avoir déjà perdu 5,68% jeudi.

La forte rentabilité du gestionnaire des aéroports parisiens, dont l’Etat détient la moitié du capital, et son généreux taux de redistribution des bénéfices aux actionnaires, font partie des éléments qui font tiquer les opposants à la privatisation.

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