Pour Bruxelles, la France ne passera pas sous les 3 % de déficit
Bruxelles continue de penser que la France ne respectera pas son objectif : le pays devra faire plus d’efforts structurels en 2017.
Cette anticipation d’un déficit à 3,2 % est légèrement plus favorable que le 3,3 % qui était envisagé dans les dernières prévisions de l’exécutif européen publiées début novembre. Mais Bruxelles continue de penser que la France ne respectera pas son objectif, en raison d’une croissance des recettes fiscales trop faible pour compenser la dépense publique. La croissance des recettes devrait s’accélérer mais à "seulement 2,3 %" l’an prochain, après +1,9 % en 2016, "les réductions d’impôts pour les entreprises prévues dans le cadre du Pacte de responsabilité n’étant pas pleinement compensées", est-il souligné dans un communiqué.
En outre les dépenses de l’État et des soins de santé "devraient évoluer conformément aux tendances récentes", est-il ajouté. À la mi-janvier, le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, avait reproché à la France de tarder à mener les réformes structurelles nécessaires pour "corriger son déficit excessif" d’ici 2017. "En clair, le pays devra faire plus d’efforts structurels en 2017, pour corriger son déficit excessif", avait affirmé le commissaire, selon qui "cela aurait été plus facile si plus d’efforts avaient été réalisés en 2015 et 2016".
Une croissance à 1,7 % en 2017 ?
Paris s’est engagé à ramener le déficit public de 3,7 % du PIB en 2015 à 3,3 % cette année, avant de repasser en 2017, année des élections présidentielle et législatives, sous la barre symbolique des 3 % du PIB, fixée par le "pacte de stabilité" européen. Consciente que Paris ne ramènerait pas son déficit sous 3 % en 2015, la Commission lui avait accordé un délai de deux ans pour s’exécuter. Côté croissance, l’exécutif européen continue de tabler sur une progression du PIB de la France de + 1,7 % en 2017 (Paris n’a pas exprimé de prévision, ndlr), mais réduit légèrement, à 1,3 % contre 1,4 % auparavant, sa prévision pour cette année. Le gouvernement français vise, de son côté, 1,5 % de croissance en 2016, après 1,1 % en 2015.
En 2017, la croissance devrait être "tirée par la consommation privée puis par une reprise de l’investissement", a déclaré jeudi Pierre Moscovici, commissaire chargé de l’Économie. Bruxelles estime par ailleurs que le niveau de dette publique rapporté au PIB sera de 97,1 % en 2017, après 96,8 % cette année – contre 97,4 % et 97,1 % anticipés il y a trois mois dans les prévisions d’automne -, et 96,2 % en 2015. La Commission voit le taux de chômage en France légèrement reculer l’an prochain, à 10,3 %, après 10,5 % en 2016, comme en 2015. Un taux qui se situerait en 2017 un peu au-dessus de la moyenne de la zone euro (10,2 %).