« L’émergence des compétences pendant la crise est une surprise heureuse. Il s’agit de préserver la genèse de ce type d’initiatives par une politique valorisante des compétences. La R&D est une stratégie gagnante qui monte en efficacité quand elle est implantée au niveau des entreprises-elles mêmes », a souligné M. Chater dans une interview à la MAP.
En réponse à une question sur les pistes de sortie de cette crise, l’économiste a fait remarquer que l’histoire du processus qui a permis d’arriver à la production de respirateurs artificiels marocains démontre l’ »utilité de réunir les compétences de l’université et ceux de l’industrie sous l’égide des pouvoirs de tutelle ».
Pour continuer sur cet élan, a-t-il poursuivi, il est nécessaire d' »augmenter le budget de la R&D au niveau des finances publiques et trouver une voie de financement complémentaire par le secteur privé ».
Il a a également appelé à cibler les projets à financer en fonction de leur apport innovant mais aussi de leur impact sur l’économie. Cela passe notamment, a-t-il dit, par « la motivation de la recherche universitaire en l’intégrant dans les projets porteurs, ainsi que par la valorisation du statut de chercheur ».
En outre, M. Chater a fait remarquer que le soutien public aux TPE est « une stratégie doublement gagnante », arguant que la chance de rebondir pour ces entités « est meilleure » au même temps que l’amélioration du niveau global de la compétitivité de l’économie marocaine.
Pour les start-ups « les entreprises de demain », qui se lancent particulièrement sur des créneaux essentiels comme le réchauffement climatique ou la révolution digitale, « leur financement doit trouver une solution pérenne », a-t-il relevé.
D’après le professeur, la relance économique commence tout d’abord par une sortie du confinement et la remise d’un maximum possible de personnes au travail, « c’est prioritaire ». Il faut remettre les entreprises en marche « non pas pour le rebond économique mais simplement pour faire un diagnostic des dégâts ».
Selon M. Chater, le Maroc de l’après Covid-19 devrait être « plus compétitif » et « acteur de l’innovation technologique ». Un Maroc qui devrait valoriser encore davantage ses compétences, faire monter la production en valeur ajoutée et œuvrer pour l’amélioration du climat et des conditions de l’investissement.