Paris: nouvelle journée de mobilisation vendredi des chauffeurs VTC pour un tarif minimum

Blocage de la circulation porte Maillot, opérations escargot: les chauffeurs VTC, mobilisés jeudi à Paris pour dénoncer leurs conditions d’exercice et réclamer notamment un tarif minimum, ont décidé de poursuivre leur action vendredi, faute de réponses à leurs revendications.

La délégation reçue jeudi soir pendant deux heures au ministère des Transports en est ressortie déçue. "Aucune réponse" n’a été apportée aux revendications des chauffeurs, a indiqué à l’AFP Patrice Clos, secrétaire général de FO-Transports, tandis que Karim Aissaoui, de la CFDT-VTC, a évoqué un rendez-vous "catastrophique". "On nous fait tourner en rond", a-t-il dit.

Une nouvelle réunion au ministère "est prévue mardi", a ajouté M. Clos.

"On ne veut pas de promesses, on veut des garanties", avait prévenu avant ce rendez-vous M. Aissaoui, dont le syndicat est avec FO Capa-VTC à l’initiative de cette journée d’action. Les chauffeurs ont donc décidé de poursuivre leur mobilisation vendredi, avec l’aéroport d’Orly en ligne de mire après celui de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Réunis tôt jeudi porte Maillot, les manifestants ont bloqué partiellement la circulation aux abords du Palais des congrès, avait constaté une journaliste de l’AFP. Ils ont ensuite mené des opérations escargot entre l’aéroport de Roissy et la capitale, perturbant la circulation sur l’autoroute A1, selon des tweets de Paris Aéroport.

Ils étaient 400 selon la CFDT, 170 selon une source policière.

Première revendication: l’instauration d’un tarif minimum, a expliqué Ali Lemmouchi (CFDT), pour qui les plateformes "ont encore baissé les prix" et qui regrette qu’il n’y ait rien de prévu sur ce point dans la future loi d’orientation sur les mobilités (LOM).

"On gagne moins de 4,50 euros par heure, c’est inacceptable", a renchéri Hassan Benbarak, de FO Capa-VTC.

Ces revendications s’inspirent des résultats obtenus Outre-Atlantique ces derniers mois face à la baisse des revenus des chauffeurs de plateformes de réservation en ligne. En août, la ville de New York a adopté la création d’un salaire horaire minimum pour les conducteurs VTC, dont le montant, voté en novembre, s’élève à 17,22 dollars (soit 15 euros), ainsi que le gel pour un an de nouveaux permis VTC.

En France, depuis le 1er janvier 2018, seuls les titulaires d’une carte VTC peuvent exercer, conformément à la loi Grandguillaume de décembre 2016 visant à apaiser les tensions entre taxis et VTC et à mettre fin à l’exercice illégal de la profession par les chauffeurs sous statut Loti (transport collectif).

Mais selon Mickaël Cussy, représentant de FO, le nombre de nouveaux chauffeurs VTC en 2019 pourrait se situer entre 5.000 et 6.000, sur 36.000 enregistrés en préfecture actuellement: "ce n’est pas possible". Ils revendiquent un numerus clausus des cartes de VTC.

Les chauffeurs réclament aussi une détaxation partielle de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), comme les chauffeurs routiers, les agriculteurs, les taxis ou les ambulanciers. M. Lemmouchi, a rappelé que c’est une revendication portée depuis le mois de novembre, "avant les +gilets jaunes+".

Selon lui, "il y a deux ans, les charges liées au gasoil représentaient entre 600 et 700 euros par mois, aujourd’hui elles se situent entre 800 et 1.000 euros par mois".

"La TICPE, c’est le gouvernement", a souligné M. Clos à la sortie de la réunion, en déplorant l’absence de réponse sur ce point là comme sur celui du numerus clausus.

"On commence à perdre espoir", a ajouté M. Aissaoui. "Les rendez-vous se ressemblent", avec le "même discours" que lors d’une précédente réunion au ministère mardi, a-t-il dit. "L’État nous écoute mais ne nous entend pas", a abondé M. Lemmouchi.

Côté ministère, on a précisé que les organisations des chauffeurs VTC avaient été reçues "ces derniers jours" mais aussi "dès le mois de décembre".

"Le gouvernement a lancé une mission interministérielle chargée de travailler et de faire des propositions sur l’équilibre du secteur et toutes les questions liées à sa régulation", dont le rapport lui sera remis "dans les prochaines semaines", a indiqué le ministère. Il sera suivi d’une concertation pour "déboucher sur des solutions concrètes", a-t-on ajouté.

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