Noureddine Belmouhoub libéré après son enlèvement à Alger : la LADDH dénonce « une dérive grave » en Algérie

Noureddine Belmouhoub libéré après son enlèvement à Alger : la LADDH dénonce
Noureddine Belmouhoub, enlevé dimanche dernier en plein centre d’Alger, "vient d’être relâché ce mercredi vers 03 heures du matin. Il a été abandonné en pleine rue près du cimetière d’El-Alia dans la Banlieue est d’Alger", annonce la LADDH.

"Nous sommes face à une dérive grave qui nous rappelle les pires moments des années 90, en Algérie", déplore la LADDH qui "demande au Procureur général de la République territorialement compétent, l’ouverture d’une enquête judiciaire sur cette affaire et de recueillir dans les plus brefs délais le témoignage de la victime".

Dans un communiqué publié mercredi après la libération du militant algérien des droits de l’Homme, la LADDH "considère que de telles pratiques, qui sont la négation de l’Etat de droit, ne peuvent que renforcer les victimes algériennes dans leur conviction que seule la justice universelle peut leur rendre justice".

"D’après son premier témoignage, Belmouhoub a été détenu dans un lieu secret par ceux qu’il qualifie +d’éléments de la police politique+", précise l’organisation des droits humains, ajoutant que "M. Belmouhoub aurait subi, durant son interrogatoire, les insultes et la pression de ces +geôliers+" qui "lui reprochaient d’avoir déposé une plainte contre le général Khaled Nezzar en 2001, et voulaient avoir la renonciation de la victime à cette plainte en tentant de lui faire signer par la contrainte une déclaration sur l’honneur".

La LADDH demande, par ailleurs, à la justice algérienne de se prononcer sur la plainte de M. Belmouhoub déposée en 2001 contre le général Khaled Nezzar.

Le 20 et 21 octobre courant, le Général Nezzar, ministre algérien de la défense entre 1991 et 1993, a été auditionné par la procureure fédérale suisse, Laurence Boillat, suite à une plainte déposée contre lui par deux citoyens algérien en exil pour "suspicion de crimes de guerre", rappelle le communiqué.

"Concernant la plainte pour torture déposée en 2001 auprès du tribunal Abane Ramdane à Alger, aucune suite n’aurait été donnée par la justice algérienne", selon la LADDH.

Selon le journal privé algérien +El Watan+, Belmouhoub, également membre fondateur du Front du Changement National, un mouvement créé par des défenseurs des droits humains et des militants pour la démocratie, représente près de "900 anciens internés des camps du Sud, des lieux de détention opérationnels de 1992 à 1995 ".

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