Niger: Quel rôle pour la France?
La France a admis dimanche « un soutien technique » aux troupes nigériennes pour tenter de retrouver ses cinq ressortissants enlevés jeudi dans le Nord du Niger. Mais Paris dément tout engagement sur le terrain et tout lien avec les combats qui opposent actuellement des soldats mauritaniens à des membres présumés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. En juillet, une intervention franco-mauritanienne dans le désert malien avait conduit à la mort, en représailles, du Français Michel Germaneau.
Le porte-parole du gouvernement a en revanche reconnu que la France apportait un "soutien technique" aux troupes nigériennes impliquées dans les recherches. Et d’ajouter: "La France fera tout pour retrouver ses otages." Des propos qui font suite à ceux tenus dimanche matin sur France Info par le porte-parole du gouvernement nigérien, Laouli Danda. "Nous avons un certain nombre de pays avec lesquels nous partageons les mêmes frontières et nous avons engagé des actions coordonnées avec eux, avec un soutien français", a-t-il déclaré. Selon France Info, les mirages français basés au Tchad fourniraient un appui aérien, pour tenter de localiser les otages.
Un lien avec les combats dans le désert malien?
Mais selon Luc Chatel, la France n’est pas "engagée sur le terrain". Le porte-parole du gouvernement a également nié toute intervention aux côtés des troupes mauritaniennes, engagées depuis vendredi dans de violents combats contre des membres présumés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dans le Nord du Mali. "La France n’a pas de troupes engagées pour cette opération", a-t-il insisté. Déjà samedi, le ministère des Affaires étrangères avait démenti tout lien entre l’enlèvement des employés du groupe Areva et les combats dans le Nord du Mali.
Ce n’est toutefois pas l’avis du porte-parole du gouvernement nigérien. "On ne peut pas exclure de lien entre ce qui se passe actuellement en territoire malien et l’enlèvement de nos sept otages", a-t-il ainsi déclaré, évoquant même la possibilité que les sept étrangers se trouvent dans le groupe d’Aqmi aux prises avec l’armée mauritanienne. "Mais nous ne pouvons pas tirer cette conclusion pour l’instant", a-t-il toutefois ajouté.
L’intervention ou non de l’armée française dans ce dossier interpelle en raison du précédent de juillet 2010. La France avait mené une opération conjointe avec l’armée mauritanienne contre un camp d’Aqmi, où, croyait-elle, se trouvait l’otage français Michel Germaneau, enlevé en avril. Les combats s’étaient soldés par la mort de plusieurs combattants islamistes. En représailles, Aqmi avait exécuté Michel Germaneau quelques jours plus tard. En France, la polémique sur l’intervention de l’armée française avait été vive. Interrogée sur Europe 1 dimanche matin, la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, a d’ailleurs estimé qu’il fallait "négocier" avec les preneurs d’otages. Et de conclure: "La méthode ‘matamore’ et un peu du coup de force, elle a coûté la vie à Michel Germaneau." Ce précédent est dans toutes les têtes.