Moncef Marzouki : ‘Le monde arabe vit une période de gestation et une nouvelle naissance’

Moncef Marzouki :
Le monde arabe "ne traverse pas une mauvaise période, comme le pensent certains, mais vit une période de gestation et une nouvelle naissance", a affirmé le président tunisien, Moncef Marzouki, ajoutant que le monde arabe est "en train de rompre avec une situation inadmissible de faiblesse, de division, d’autoritarisme et de corruption".

Dans une interview accordée à la MAP dans la capitale tunisienne, à l’occasion de sa visite prévue dans le Royaume, M. Marzouki a poursuivi que le monde arabe vit une "crise créative" qui prouve que les peuples arabes sont "vifs, rejettent ce qu’ils ont vécu jusqu’à présent et transitent vers une meilleure époque".

Le président tunisien a jugé par ailleurs que s’ils s’organisent dans une union maghrébine, s’ils développent leurs systèmes démocratiques et s’ils promeuvent les droits de l’Homme, les pays maghrébins "auront passé d’une crise destructive à une crise créative".

S’agissant de la Ligue Arabe, M. Marzouki a estimé que c’est une organisation née sous l’ancien régime arabe et reflète donc ce même régime, ajoutant que cette institution se trouve devant deux options : S’adapter et accompagner les changements dans le monde arabe en renouvelant ses mécanismes actuels ou disparaître à l’image de nombreux régimes.

Abordant la situation en Syrie et la décision tunisienne d’expulser l’ambassadeur syrien à Tunis, M. Marzouki a souligné que son pays est investi d’une "responsabilité morale" à l’égard du peuple syrien, étant donné que les révoltes arabes se sont déclenchées depuis le territoire tunisien.

Depuis neuf ou dix mois, a poursuivi le président tunisien, "nous avons remarqué que le régime syrien tue son peuple et le bilan des morts s’accroît chaque jour davantage. Nous souhaitions que la Ligue arabe soit le cadre pour résoudre cette crise, mais le nombre de morts et des assassinats a augmenté jour après jour. C’est pourquoi nous refusons que le drapeau d’un régime assassin de son peuple continue de flotter sur la capitale de la révolution et du printemps arabe. Nous avons alors pris cette décision, dont la justesse sur les plans politique et moral sera révélée à l’avenir".

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