Maroc : Les professionnels de la mer s’élèvent contre la hausse du prix du poisson et les internautes lancent #LaisseLeNager
Narjis Rerhaye (A Rabat)
Le prix de la sardine , qu’on appelle ici le poisson du pauvre, culmine en ce mois de Ramadan à 30 dhs le kg. Du jamais vu ! Les soles et les merlans sont vendus respectivement à 65 et 70 dhs le kilo. Les crevettes, elles, sont écoulées sur le marché à pas moins de 180 dhs. Le calamar, l’espadon, la dorade sont tout simplement hors de prix, atteignant 200 dhs voire plus.
Il y a quelques jours, les professionnels de la mer ont tiré la sonnette d’alarme en remettant à Aziz Akhennouch, le ministre de l’agriculture et de la pêche, un rapport sur l’action des spéculateurs agissant comme intermédiaires entre les pêcheurs et les grossistes. « Le poisson suit un vrai parcours du combattant avant d’atterrir dans le panier de la ménagère et les assiettes des familles marocaines. Il faut savoir qu’il est vendu et revendu à plusieurs reprises. C’est ce qui explique que les sardines qui étaient à 15 dhs avant le Ramadan ont flambé pour atteindre les 30 dhs », explique un armateur. C’est ce que confirme d’ailleurs le rapport des professionnels de la mer dont ceux faisant partie de la confédération nationale de la pêche côtière.
Depuis ce mardi 22 mai, un appel au boycott du poisson inaccessible à la majorité des ménages marocains a été lancé sous le hashtag #LaisseLePourrir et #LaisseLeNager. Indignés devant des hausses vertigineuses de prix du poisson , les internautes ont donc décidé de réagir en se mobilisant sur la toile.
Il faut enfin savoir que le Maroc est, selon l’Office national des pêches, le premier producteur de poissons en Afrique et 25e mondial, avec des captures dépassant un million de tonnes par an. Il est aussi le premier exportateur mondial de sardines . Plus de 500 espèces de poissons sont recensées au niveau des côtes marocaines. 60 seulement sont exploitées. Le secteur emploie plus de 700.000 personnes et génère 1,59 milliard de dollars d’exportations.