Maroc: les ministres des AE de l’UMA appelle les parties libyennes à former gouvernement d’union nationale
Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) a appelé, à l’issue de sa 33e session qui a eu lieu jeudi au siège du Secrétariat Général à Rabat (Maroc), les différents acteurs politiques en Libye à s’engager au dialogue inclusif et au compromis en vue de former un gouvernement d’unité nationale pour pouvoir éliminer le terrorisme, établir la sécurité dans l’ensemble de la Libye et assurer le contrôle de ses frontières avec les pays voisins.
La déclaration finale a souligné l’importance pour toutes les parties de poursuivre les négociations dans la perspective de parvenir à une solution mettant fin à la crise libyenne. Le Conseil a, dans ce cadre, salué le processus de dialogue inter-libyen tenu à Skhirat, au Maroc, ainsi que le dialogue entre les partis et les militants politiques en Algérie, outre les efforts engagés par la Tunisie et la Mauritanie à cet égard.
La déclaration finale a réaffirmé l’attachement du Conseil à la position constante de l’UMA appelant au respect de "l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Libye, à la non-ingérence dans ses affaires internes et à la préservation de son indépendance politique".
Pour ce qui est de la coordination et de la coopération sécuritaires dans l’objectif d’apporter une réponse collective au terrorisme, le Conseil a réitéré sa condamnation de ce fléau sous toutes ses formes en tant que menace pour la sécurité et la stabilité des pays du Maghreb. Il a également exprimé sa ferme condamnation des opérations terroristes ayant ciblé certains pays du Maghreb, faisant de nombreuses victimes parmi les civils et les forces de sécurité et de l’armée. A ce propos, le Conseil a souligné l’importance d’approfondir la coopération, la concertation et la coordination entre les pays du Maghreb et d’intensifier l’échange d’informations et d’expériences entre les services concernés dans ces pays afin de s’attaquer de manière collective à ce fléau.
Le Conseil a, dans ce contexte, salué la tenue de la cinquième session ordinaire du Conseil des ministres de l’Intérieur de l’UMA à Nouakchott fin avril dernier, ainsi que les résolutions et les recommandations issues de ladite session.
S’agissant de la situation dans le Sahel et le Sahara en lien avec la sécurité de la région du Maghreb, le Conseil a souligné son ferme appui aux efforts de l’ONU en vue d’aider les pays de cette région à affronter leurs crises, réitérant l’appui des pays de l’UMA à la stratégie intégrée de l’ONU pour la région du Sahel.
Le succès de cette stratégie est de nature à "assurer la sécurité et la stabilité dans la région du Sahel et à accélérer son développement de sorte à donner des résultats positifs pour la région du Maghreb", a estimé le Conseil.
La déclaration finale a, par ailleurs, souligné l’importance de renforcer la coopération et la coordination entre les pays du Maghreb et du Sahel, en particulier en matière de lutte contre le terrorisme, les crimes transfrontaliers et l’immigration clandestine.
En ce qui concerne ce dernier volet, la déclaration finale a indiqué que le Conseil a débattu de la question de l’aggravation du phénomène de la migration illégale "en raison des faibles moyens des pays de la rive sud de la Méditerranée et de la détérioration de la situation sécuritaire dans nombre de pays du Maghreb".
Le Conseil a, dans ce contexte, appelé les pays de l’Union européenne (UE) à assumer leurs responsabilités quant à la nécessité d’intensifier la coopération avec les pays du Maghreb en vue de parvenir à des solutions appropriées à ce phénomène.
Dans son évaluation des efforts d’intégration dans le Maghreb, le Conseil a noté avec satisfaction les avancées enregistrées au niveau des comités et des conseils ministériels depuis la dernière session du Conseil dans les différents domaines de l’action maghrébine commune, notamment en matière de sécurité alimentaire, d’infrastructures et de développement des ressources humaines, de l’économie et des finances, dont le lancement des activités de la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieure (BMICE).
Concernant la coopération entre l’Union du Maghreb arabe avec les groupements régionaux et les organisations internationales, le Conseil s’est félicité des efforts du Secrétariat général visant à renforcer ses relations avec les organisations et les groupements régionaux et internationaux, saluant en particulier l’initiative des Secrétaires généraux des quatre organisations (Union du Maghreb arabe, Ligue arabe, Organisation de la coopération islamique et Conseil de coopération du Golfe) sur la tenue de consultations sur les questions d’intérêt commun en vue de renforcer la coordination pour mieux faire face aux défis qui se posent, de manière à servir au mieux les intérêts des Etats membres de ces organisations.
S’agissant de la question palestinienne, les ministres des Affaires étrangères de l’UMA ont rappelé la position constante de l’Union sur cette question, réitérant son soutien total au peuple palestinien dans sa lutte pour mettre fin à l’occupation, recouvrer ses droits légitimes et établir un Etat indépendant avec Al Qods comme capitale.
S’arrêtant sur la situation dans le monde arabe, le Conseil a fait part de sa "profonde préoccupation" de la détérioration de la situation politique et sécuritaire au Yémen, soulignant son soutien à la légitimité constitutionnelle au Yémen et à son président légitime, Abd Rabbo Mansour Hadi.
Le Conseil a salué les efforts du président yéménite visant à maintenir l’Etat yéménite et ses institutions, et à continuer à soutenir les conclusions et recommandations du Congrès national, basées sur l’initiative des pays du Golfe et son mécanisme d’application et auxquelles ont adhérés toutes les parties yéménites.
Dans ce contexte, le Conseil a dit soutenir les efforts consentis par les Nations unies dans le but d’établir la paix dans ce pays arabe, souhaitant plein succès au nouvel émissaire de l’ONU au Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, dans l’exercice de ses fonctions.
Pour ce qui est de la crise syrienne, les ministres se sont dits "profondément préoccupés par l’aggravation de la crise politique et humanitaire en Syrie, et par ses implications pour l’avenir, la sécurité et l’unité nationale de ce pays", soulignant la nécessité de parvenir à une "solution consensuelle" à même de mettre fin à cette crise.
Les ministres des Affaires étrangères de l’UMA ont, à cet égard, appelé la communauté internationale, notamment les grandes puissances, à aider à trouver une issue à cette crise, conformément aux résolutions de la légalité internationale.
Sur l’Irak, le Conseil a réaffirmé son appui aux efforts du gouvernement irakien contre le terrorisme sous toutes ses formes, exprimant son soutien aux actions de l’Etat visant à récupérer les territoires tombés sous le contrôle de l’organisation terroriste dite "Daech".
Les ministres ont, à cet égard, condamné les "violations ignobles et cruelles commises par cette organisation terroriste contre des civils irakiens", ainsi que la destruction systématique des monuments historiques en Irak, appelant les organisations internationales concernées à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver l’histoire et le patrimoine de l’Irak.
Les discussions du 33ème Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA ont été axées sur la consultation politique sur un certain nombre de questions arabes, régionales et internationales, le renforcement de la coopération sécuritaire maghrébine, la situation dans le Sahel et le Sahara, l’immigration illégale, et la coopération entre l’UMA et les groupements régionaux et les organisations internationales.
Les ministres ont également examiné le projet du programme des réunions de l’UMA pour l’année 2015, l’activation des décisions du Conseil relatives à la BMICE, au Conseil de la Choura, à appareil judiciaire, à l’Académie des sciences du Maghreb, et à l’Université du Maghreb.