Maroc: le DG de l’Institut supérieur de magistrature plaide pour la promotion des droits des femmes
Lors d’une cérémonie à l’occasion de la Journée internationale des femmes, organisée à l’initiative de l’Institut, M. Touzani a souligné que la conjoncture exceptionnelle liée à la propagation de la Covid-19 a favorisé une prise de conscience de l’importance d’ancrer les valeurs humanitaires et les principes de patriotisme, de responsabilité, de citoyenneté et des droits des femmes.
M. Touzani a saisi cette occasion pour se féliciter des acquis et progrès réalisés en faveur des femmes dans plusieurs domaines d’activité et dans le monde entier, mettant en avant leurs rôles indéniables dans le développement des nations.
« Sa Majesté le Roi Mohammed VI accorde une attention particulière au développement et à la réalisation des droits humains des femmes, tant au niveau juridique, qu’économique, social ou politique », a soutenu le directeur général de l’institut, mettant en avant les dispositions constitutionnelles et juridiques consacrant l’égalité Homme-Femme et le respect rigoureux et des droits des femmes au Maroc.
Il a rappelé la féminisation en 2018 de la profession d’adoul, jusqu’alors réservée aux hommes, suite à une décision historique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. En effet, en janvier 2018, lors d’une réunion du Conseil des ministres, le Souverain a chargé le ministre de la Justice de permettre aux femmes marocaines d’exercer la profession d’adoul.
L’institut supérieur de la magistrature veille en outre à offrir des formations à même d’ancrer les valeurs des droits de la femme chez les magistrats, secrétaires greffiers, auxiliaires de justice, adoul, huissiers et attachés de justice, a indiqué M. Touzani, précisant que plusieurs modules d’étude intègrent la cause des droits des femmes dans leurs programmes.
Par ailleurs, il n’a pas manqué de mettre en avant le partenariat de l’institut supérieur de la magistrature avec l’Union Européenne et le conseil de l’Europe dans le domaine de la promotion des droits des femmes et la réalisation de l’égalité des genres.
Il a à cet égard abordé le programme du Conseil de l’Europe « HELP » visant à assister ses Etats membres à mettre en Å“uvre les normes européennes et internationales en matière de droits humains, en s’appuyant plus particulièrement sur la Convention européenne des droits humains et d’autres instruments normatifs clés du Conseil de l’Europe et du droit international, y compris le droit de l’UE. Il a également évoqué le programme ICRAM pour le renforcement de l’égalité et la promotion des valeurs des droits des femmes.
Pour sa part, la représentante du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) Khadija Benjelloun, a indiqué que la célébration de la journée internationale des droits des femmes est l’occasion de se remémorer le patriotisme et le militantisme des femmes depuis plusieurs siècles, affirmant que l’égalité des genres constitue un droit fondamental des droits de l’Homme.
S’agissant du métier de juge, une profession à caractère fortement masculin, la femme marocaine a su, depuis 1961, y faire ses preuves avec responsabilité et éthique, devenant ainsi un modèle de professionnalisme en la matière, a souligné Mme Benjelloun, notant que le Maroc fut parmi les premiers États arabes à propulser des femmes dans un tel domaine.
Evoquant le principe d’égalité entre les hommes et les femmes institué au niveau de l’article 19 de la Constitution de 2011, la représentante du CSPJ a rappelé dans ce sens la ratification par le Royaume de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes « CEDAW » (avec la levée de ses réserves en 2008) et le Pacte des droits économiques et sociaux.
Sur un autre volet, Mme Benjelloun a relevé que le nombre de femmes-juges au Maroc est passé de 611 en 2008 à 1.084 en 2020, et qu’en février 2021 la proportion des femmes en cycle de magistrature était de 25%.
Pour sa part, le Chef du Bureau du Conseil de l’Europe au Maroc, Michael Ingledow, a affirmé que les violences à l’égard des femmes constituent des violations graves des droits de l’Homme, notant que « ces violences peuvent prendre différentes formes, telles que la violence physique, les abus sexuels, les harcèlements, les mutilations génitales féminines ou encore les mariages forcés ».
Tous les pays du monde sont concernés par le phénomène des violences à l’égard des femmes, y compris les violences domestiques, a-t-il déploré, ajoutant qu’ »en Europe, une femme sur trois a déjà été confrontée à la violence physique ou sexuelle depuis ses 15 ans ». « La question de la violence à l’égard des femmes démontre malheureusement que l’égalité est loin d’être pleinement acquise », a-t-il conclu.
Ont participé à cette rencontre des représentants de la présidence du ministère public, des cadres de la justice, des enseignants et étudiants de l’Institut supérieur de la magistrature ainsi que des personnalités œuvrant dans le domaine des droits des femmes.