Macron à Bratislava puis Prague pour parler Europe
Le président français Emmanuel Macron est arrivé vendredi matin à Bratislava pour rencontrer les dirigeants slovaques, avec qui il devrait chercher des compromis sur les dossiers européens, dont celui de l’accueil des migrants.
Emmanuel Macron a été accueilli en fin de matinée par le président Andrej Kiska au palais présidentiel de Bratislava, un bâtiment rococo du XVIIIe où des jeunes en costume traditionnel lui ont remis du pain et du sel. Le président slovaque lui a remis en cadeau une bouteille de Tokay slovaque.
Le président français devait ensuite se rendre au château de Bratislava pour un déjeuner de travail avec le Premier ministre. Il participera en sa compagnie à une "consultation citoyenne" sur l’Europe vendredi après-midi.
Emmanuel Macron poursuivra ensuite vers Prague où il rencontrera dans la soirée les dirigeants tchèques.
La Slovaquie et le République tchèque font partie, avec la Hongrie et la Pologne, du groupe de Visegrad, quatre pays de l’est qui partagent un refus catégorique des quotas de migrants obligatoires.
Emmanuel Macron, défenseur d’une solution coordonnée pour répartir les réfugiés, arrive avec un discours mélangeant fermeté sur les principes et volonté de compromis pratiques. Car ces pays peuvent être pour lui des alliés sur d’autres dossiers, comme l’Europe de la défense ou la taxation du numérique.
Ainsi il a rappelé, dans une interview vendredi à des journaux des quatre pays de Visegrad, la nécessité d’une solidarité sur la question migratoire et d’un respect des valeurs européennes, en ciblant nommément la Hongrie et la Pologne.
Mais il a assuré avoir "une bonne relation" avec le dirigeant hongrois Vikor Orban, qui l’a pourtant désigné comme son principal adversaire.
Le président français a aussi affirmé que la procédure lancée par le Parlement européen contre la Hongrie, qui pourrait être sanctionnée pour violations des valeurs européennes, "ne vise pas d’abord à sanctionner mais à dialoguer et à alerter".
"Il y a eu l’idée erronée ces dernières semaines, ces derniers mois, que la France cherchait à jouer une forme de fracture est-ouest. Or le clivage que le président de la République met en avant entre nationalistes et progressistes n’est certainement pas un clivage est-ouest", commente de même son entourage.
La France est d’ailleurs prête à proposer à Prague et Bratislava des compromis sur ce sujet.
"L’Autriche a proposé un principe de solidarité obligatoire pour les migrants, mais nous pouvons discuter des modalités. Il ne s’agit pas forcément de quotas, même s’il ne peut s’agir d’une participation uniquement financière. Ce peut être une participation à l’agence de protection des frontières Frontex ou aux opérations avec les pays d’origine et de transit. Personne ne peut se dispenser de l’effort de solidarité mais nous voulons surmonter ce blocage", souligne Paris.
