Libye: le chef du gouvernement par intérim confirmé à son poste

Le Premier ministre libyen par intérim et ex-ministre de la Défense, Abdallah Al-Theni, a été nommé mardi chef de gouvernement pour conduire une nouvelle période de transition dans un pays en proie aux violences et à l’anarchie.

M. Al-Theni a été chargé par le Congrès général national (CGN, Parlement), la plus haute autorité politique et législative du pays, de former un nouveau cabinet dans un délai d’une semaine.

Cette décision a été toutefois contestée par plusieurs députés qui ont estimé que le vote n’avait pas recueilli le nombre de voix requis.

"M. Al-Theni a été confirmé comme Premier ministre et a été chargé de former un nouveau gouvernement", a déclaré à l’AFP le député Tahar al-Mokni.

Ministre de la Défense dans le cabinet de l’ex-Premier ministre Ali Zeidan, M. Al-Theni, 60 ans, est un colonel de l’armée à la retraite depuis 1997. Il avait notamment enseigné à l’Académie militaire de Tripoli dans les années 1980.

Après avoir limogé M. Zeidan le 11 mars dernier, le CGN avait donné aussitôt mandat à un gouvernement intérimaire présidé par Abdallah Al-Theni.

Ce mandat d’un gouvernement de gestion des affaires courantes était renouvelable tous les quatorze jours, en attendant le choix d’un nouveau Premier ministre.

Selon le porte-parole du CGN, M. Al-Theni doit être maintenu à son poste jusqu’à l’élection d’un nouveau Parlement, dont la date n’a pas été encore fixée.

Le CGN, issu des premières élections libres en juillet 2012, s’est attiré la colère d’une grande partie de la population lorsqu’il a décidé de prolonger son mandat, qui expirait début février, jusqu’en décembre 2014.

Sous la pression de la rue, il a toutefois décidé récemment d’organiser des élections législatives anticipées et a adopté une loi électorale, mais sans fixer de date.

La nomination de M. Al-Theni intervient au troisième jour d’une grève générale et d’une action de "désobéissance civile" à Benghazi, la grande ville de l’Est.

Des organisations de la société civile avaient appelé à partir de dimanche à la "désobéissance civile pour dénoncer l’insécurité", réclamer la suspension du CGN et la tenue rapide d’élections parlementaires et présidentielle.

Mardi, plusieurs écoles et établissements publics étaient toujours fermés dans cette ville, régulièrement le théâtre d’attaques et d’assassinats contre les membres des services de sécurité et les ressortissants étrangers.

A Tripoli, des jeunes se sont joints lundi au mouvement de protestation, bloquant plusieurs routes principales, provoquant des embouteillages monstres dans la capitale. Mais mardi, les routes étaient ouvertes et la circulation était fluide.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition ne parviennent pas à rétablir l’ordre dans le pays, où les milices font la loi.

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