Libye: la fille de l’ex-chef du renseignement entre les mains des forces de sécurité

La fille de l’ancien chef des services de renseignements libyens Abdallah al-Senoussi, enlevée lundi à sa sortie de prison à Tripoli, est entre les mains d’une unité des forces de sécurité, a annoncé cette dernière dans un communiqué publié sur facebook jeudi.

Lundi, le ministre de la Justice avait annoncé l’enlèvement d’Anoud al-Senoussi par "des hommes armés enturbannés, qui circulaient à bord de cinq véhicules".

Mais l’unité des forces de sécurité a affirmé jeudi avoir organisé le rapt d’Anoud al-Senoussi afin de déjouer un plan à visant son enlèvement, mis sur pied par "d’autres parties" qui voulaient "la monnayer".

"Anoud sera placée provisoirement en détention dans la prison de la police militaire à Tripoli, puis mise en résidence surveillée avec certains membres de sa famille", a indiqué l’unité dans un communiqué publié sur la page facebook de son chef, Haytem al-Tajouri.

Selon ce communiqué, les autorités ont été informées "par la suite de tous les détails de l’opération" et un contact direct "a été établi entre le Premier ministre Ali Zeidan et Haytem al-Tajouri".

Cette unité de sécurité est affiliée à la Haute commission de sécurité (HCS), composée d’ex-rebelles et relevant du ministère de l’Intérieur.

Les autorités avaient décidé de dissoudre cette Commission, formée au lendemain de la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011 pour assurer la sécurité dans le pays, mais ne sont jamais parvenues à mettre à exécution cette décision.

Dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux, Anoud voilée et habillée en noir apparaît en bonne forme et confirme qu’elle "a été enlevée non pas pour qu’on la monnaye (…) mais au contraire pour la protéger contre son kidnapping par d’autres parties".

Un membre de sa tribu, Abdelkader Belgacem, a indiqué à l’AFP qu’elle "se porte bien et se trouve actuellement sous la protection d’une unité des forces spéciales". "Elle a pu téléphoner à sa mère ainsi qu’à ses frères et oncles", a précisé cet homme de la tribu al-Magerha.

Anoud al-Senoussi, âgée d’une vingtaine d’année, venait d’être libérée après avoir purgé une peine de dix mois de prison pour être entrée dans le pays avec un passeport falsifié.

L’unité des forces spéciales reproche dans son communiqué "la faiblesse de la protection dont bénéficiait Anoud à sa sortie de prison à bord d’un véhicule qui n’était pas blindé" contrairement aux usages, et réclame une enquête à ce sujet.

Le père d’Anoud, Abdallah al-Senoussi, beau-frère de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, est détenu en Libye et fait objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité commis lors de la révolte ayant entraîné la chute de l’ancien régime en 2011.

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