Levée des sanctions contre l’Iran: Kerry va s’employer à rassurer Zarif

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry devrait s’employer vendredi à rassurer son homologue iranien Mohammad Javad Zarif sur la levée des sanctions internationales contre Téhéran suite à l’accord sur le nucléaire, après une série de protestations de la République islamique chiite.

Les deux ministres des Affaires étrangères de gouvernements qui n’ont pas de relations diplomatiques depuis 1980 doivent se retrouver pour la seconde fois cette semaine à New York, probablement au siège des Nations unies, selon le département d’Etat.

MM. Kerry et Zarif s’étaient vus en tête-à-tête mardi à l’ONU. Le ministre américain avait fait état de "progrès" dans leurs discussions sur les "bénéfices" que pouvait escompter l’Iran depuis la mise en oeuvre en janvier de l’accord historique scellé en juillet 2015 avec les grandes puissances sur le contrôle du programme nucléaire iranien. Ce texte prévoit en contre partie une levée de sanctions internationales.

Mais Téhéran se plaint ces derniers jours que des banques et entreprises occidentales soient réticentes à rétablir leurs relations économiques avec l’Iran, redoutant de tomber sous le coup de la justice des Etats-Unis. Ces derniers continuent de sanctionner l’Iran pour son "soutien au terrorisme" et pour son programme de missiles balistiques.

Sans vouloir dévoiler ce que M. Kerry dira à son interlocuteur iranien, le porte-parole de la diplomatie américaine John Kirby a laissé entendre que le ton sera à l’apaisement.

M. Kirby a assuré que John Kerry "poursuivrait ses discussions avec le ministre Zarif, comprenant ses inquiétudes et celles de Téhéran quant au rythme de l’allègement des sanctions".

"Nous n’essayons absolument pas d’être un obstacle d’aucune sorte pour les banques et les institutions étrangères travaillant avec l’Iran dans le cadre de l’allègement des sanctions et qui font des affaires légitimes avec" ce pays, a insisté le porte-parole américain.

Au contraire, a-t-il défendu, "nous nous sommes efforcés d’expliquer" en quoi consistait la levée des sanctions.

John Kerry avait reconnu lundi soir que Téhéran n’avait jusqu’ici récolté que "quelque trois milliards de dollars" de la levée des sanctions, contre environ 55 milliards de dollars escomptés.

Architecte de l’accord sur le nucléaire iranien, l’administration de Barack Obama milite pour une réintégration de l’Iran au sein de l’économie mondiale et oeuvre à une amorce de rapprochement diplomatique.

Cette inflexion majeure de la politique étrangère des Etats-Unis au Moyen-Orient inquiète leurs alliés traditionnels que sont les monarchies sunnites du Golfe que M. Obama a tenté de rassurer mercredi et jeudi à Ryad.

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