Les débuts de Trump: mélange de mesures attendues et de déclarations choc

En moins d’une semaine, Donald Trump a annoncé une série de mesures attendues, fidèles à l’agenda conservateur républicain. Mais a aussi multiplié les déclarations iconoclastes qui suscitent des interrogations sur le fonctionnement de sa présidence sur les quatre années à venir.

Gel des embauches de fonctionnaires, mesures ciblés à l’attention des opposants à l’avortement, coup de pouce aux énergies fossiles avec la relance de deux oléoducs controversés, durcissement de la politique d’immigration: annoncé avec clarté durant la campagne, le coup de barre à droite est là.

Cette partie-là ravit le parti républicain qui, à quelques rares exceptions près, fait mine de ne pas voir l’autre: un président hypersensible à son image et sa popularité qui s’exprime de manière instinctive depuis la Maison Blanche comme dans ses meetings de campagne, sans se soucier d’étayer ses affirmations.

Que ce soit sur la taille de la foule ayant assisté à son investiture, clairement inférieure à celle de Barack Obama huit ans plus tôt, ou sur l’existence – qu’aucun rapport n’atteste ou même ne suggère – d’une fraude électorale massive, Donald J. Trump tweete ou converse à sa guise.

Le sénateur républicain Lindsey Graham, l’une de rares voix de son parti ouvertement critiques sur le nouveau président, ne cache pas son désarroi.

"Je suggère au président de mettre un terme à cette histoire. (…) Vous êtes le leader du monde libre. Les gens vont commencer à s’interroger sur votre personnalité si vous formulez des accusations contre le système électoral sans preuves", a-t-il déclaré sur CNN. "S’il n’y met pas fin, cela va éroder sa capacité à gouverner ce pays".

Preuve du malaise suscité par les déclarations présidentielles au sein même du "Grand Old Party", son porte-parole Sean Spicer est parfois à la peine pour tenter d’expliquer ou défendre les prises de position du nouvel occupant du Bureau ovale.

Lundi, lors de son premier "briefing", il a tenté de dissiper l’étrange impression née de sa déclaration assénée deux jours plus tôt, visiblement sur ordres, dans la salle de presse de la Maison Blanche: "Ce fut la plus grande audience ayant jamais assisté à une investiture, point barre".

Alors que cet épisode chaotique semblait sur le point de se refermer, le président américain enfonce le clou mardi, montrant qu’il n’a pas digéré ce qu’il semble avoir vécu comme un affront. Il tweete une photo panoramique du jour de sa prestation de serment, insistant sur le fait qu’elle sera accrochée dans les couloirs de la West Wing menant vers les bureaux de son équipe de communication.

Scène encore plus incroyable lorsque le porte-parole de la Maison Blanche est appelé à s’expliquer sur les propos du président qui a affirmé aux chefs du Congrès que jusqu’à cinq millions de personnes pourraient avoir voté illégalement le 8 novembre.

Dans une étrange contorsion, Sean Spicer se garde de reprendre les accusations à son compte mais répète en boucle que le président en est convaincu. "Il l’a déjà dit par le passé, et maintient cette conviction, basée sur des études et des preuves qui lui ont été présentées", répond-il, mal à l’aise.

Dans un entretien publié mercredi par le quotidien USA Today, Chuck Schumer, chef des démocrates du Sénat, s’inquiète du rapport à la réalité du 45e président des Etats-Unis.

"Soyons clairs: vous ne pouvez diriger un pays si vous ne vous appuyez pas sur des faits", a-t-il lancé, exaspéré. "Si vous commencez à croire vos propres faits, que ce soit sur ce que Poutine fait dans le monde ou ce que les entreprises font ici, vous n’allez pas être en mesure de gouverner".

"Le président Obama a dit que la présidence forçait les gens à une certaine prise de recul lorsqu’ils prennent leurs fonctions. Je prie pour que cela arrive".

(Source AFP)

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