Le Sénégal commémore le 20-ème anniversaire du naufrage du bateau « Le Joola »
Il s’agit de l’un des drames maritimes les plus meurtriers de l’histoire et de la plus grande tragédie de l’histoire maritime en Afrique, survenu dans la nuit du 26 septembre 2002 dans les eaux territoriales gambiennes et qui a couté la vie à près de 2 000 morts de 12 nationalités, parmi lesquels 444 enfants.
Le ferry, qui assurait la desserte entre Dakar et la région de Casamance (sud du Sénégal), était conçu pour transporter au maximum 536 passagers. Son chavirement a fait 1.863 morts et disparus selon un bilan officiel.
Le 26 septembre 2002, en pleine nuit, à 40 kilomètres des côtes, alors que des pluies tropicales s’abattent et que des vents forts se déchaînent, le Joola, surchargé de plus de trois fois le nombre normal de passagers, se retourne en moins de 10 minutes au large de la Gambie, et coule à environ 40 km de la côte.
Seuls deux canots pneumatiques de sauvetage ont pu être ouverts, plusieurs heures après le naufrage. Certains passagers se réfugient sur la coque du navire retourné, mais la majorité d’entre eux reste piégée à l’intérieur ou se noie. Les pêcheurs présents sur place interviennent le lendemain matin au lever du jour et les secours n’arrivent sur les lieux qu’en fin d’après-midi. Soixante-cinq personnes seulement qui étaient à bord ont survécu. Près de la moitié des victimes venait de Ziguinchor.
Au Sénégal, l’enquête judiciaire ouverte sur ce drame a conclu à la seule responsabilité du commandant de bord, disparu dans le naufrage. Des responsables mis en cause n’ont pas été sanctionnés.
Les familles des victimes déplorent que le président Macky Sall ne s’est jamais déplacé aux cérémonies d’anniversaire en tant que chef de l’Etat. De même,
le mémorial à Ziguinchor, promis depuis des années, n’est toujours pas achevé.
Réclamé depuis des années par les associations de victimes, le renflouement du navire, qui repose à une vingtaine de mètres de profondeur, n’a jamais été entamé.
Une procédure a également été entamée en France, dont étaient originaires plusieurs victimes, mais elle n’a pas abouti. La justice française a prononcé un non-lieu en octobre 2018 dans cette affaire du « Joola ».
Vingt ans après, les familles des victimes du naufrage continuent ainsi de se battre pour que la tragédie ne soit pas oubliée.