Le règne d’Abdelaziz Bouteflika vu par les générations futures

Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a pesé de tout son poids dans la décision de la construction dans notre pays de la troisième plus grande mosquée au monde, pour la simple raison qu’il sait pertinemment qu’hormis ce chef d’œuvre, il ne laissera rien, ou presque, aux générations futures.

Sachant aussi que les projets de l’autoroute Est-Ouest et celui du métro d’Alger ont été tous deux pensés et lancés par d’autres, il ne restait alors à Abdelaziz Bouteflika qu’à imaginer son propre projet grandiose qu’il lancera de son vivant. Le chef de l’Etat ne voulait surtout pas faire les choses à moitié, et comme il est entouré de gens incapables de lui proposer mieux, il aura donc "sa" mosquée.

S’il est vrai que le chef de l’Etat ne pourra pas prier longtemps dans cette mosquée, il est vrai aussi que tous ceux qui se succéderont aux commandes du pays auront une pieuse pensée pour lui. Lui par qui cette mosquée est arrivée. Une mosquée qui leur permettra de commémorer le 27e jour du Ramadhan et d’accomplir la prière de l’Aïd dans des conditions enviables par beaucoup de chefs d’Etat dans le monde.

Seulement voilà, dans l’Algérie de demain, il n’y aura pas que des chefs d’Etat heureux de présider aux destinées d’un pays abritant la troisième plus grande mosquée au monde. Il y aura aussi, et surtout, ces générations futures qui se poseront mille et une questions sur le très long règne d’Abdelaziz Bouteflika et ses résultats plus que dérisoires.

Les générations futures ne comprendraient sûrement pas pourquoi Abdelaziz Bouteflika, qui a eu tout ce temps et cet argent à sa disposition, n’a pas pu au moins moderniser l’agriculture et éviter ainsi le fardeau que constituent les importations massives de céréales et de lait en poudre.

Mais c’est naturellement l’obstination du chef de l’Etat à rester au pouvoir en dépit de son impotence qui choquera plus d’un parmi les générations futures. Certes, d’ici là beaucoup de livres auront été écrits sur le sujet, mais il est fort à parier que personne ne pourrait découvrir le motif réel de cette aberration unique au monde, tant le personnage est et restera mystérieux. Et dire que, sous d’autres cieux, des rois, des émirs et autres souverains pontifes ont abdiqué pour beaucoup moins grave que cela.

Faute de grive, on se rabat sur le merle, dit le proverbe. Et faute de pouvoir laisser aux générations futures un pays où il fait bon vivre, Abdelaziz Bouteflika leur laissera Djamaa El Djazaïr. Les Irakiens ont écrit sur leur drapeau "Allahou akbar". Nous, les Algériens, on pourrait toujours écrire sur le notre "Allah ghaleb", pour consoler les générations futures.


Source Le Matin DZ

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