Le Qatar nie vouloir quitter le Conseil de coopération du Golfe

Le Qatar a démenti jeudi toute intention de quitter le Conseil de coopération du Golfe (CCG) après des rumeurs en ce sens à l’approche du troisième anniversaire de l’embargo diplomatique et économique imposé au petit émirat par certains de ses voisins.

L’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont rompu le 5 juin 2017 leurs liens avec le Qatar, accusé de soutenir des mouvements islamistes radicaux – ce que Doha nie – et d’être trop proche de l’Iran, rival régional de Ryad.

Les efforts de trois des membres du CCG (qui rassemble l’Arabie saoudite, le Qatar, Oman, Bahreïn, le Koweït et les Emirats arabes unis) pour isoler Doha font que l’organisation est « remise en cause » par certains, a déclaré à l’AFP Lolwah al-Khater, porte-parole du ministre qatari des Affaires étrangères.

Des rumeurs sur un départ imminent du Qatar de l’organisation, fondée en 1981 et basée à Ryad, ont circulé ces dernières semaines dans le Golfe, des analystes et diplomates affirmant que c’était une possibilité.

« Les informations selon lesquelles le Qatar envisage de quitter le CCG sont complètement incorrectes et sans fondements », a ajouté Mme Khater.

« De telles rumeurs viennent surement du désespoir et de la déception de certaines personnes face à un CCG fracturé, autrefois source d’espoir et d’aspiration pour la population des six pays membres », a-t-elle abondé.

« Alors que nous approchons du troisième anniversaire du blocus illégal imposé au Qatar par l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn, ce n’est pas une surprise de voir que des personnes du CCG doutent et remettent en cause cette institution ».

Depuis 2017, le Qatar nie les accusations portées à son encontre par ces trois pays et refuse de céder aux 13 demandes formulées par ceux-ci pour lever l’embargo, notamment la fermeture du groupe médiatique Al-Jazeera et celle d’une base turque sur son sol.

Le CCG a pour mission d’assurer la coordination régionale aux niveaux économique et militaire.

« Le Qatar espère que le CCG sera de nouveau une plateforme de coopération et de coordination. Un CCG efficace est nécessaire aujourd’hui plus que jamais, sachant les défis auxquels est confrontée notre région », a souligné la porte-parole du ministère qatari.

L’avenir de ce forum a suscité énormément d’interrogations pendant les bientôt trois ans de tiraillements entre membres, qui ne trouvent toujours pas de solution diplomatique aujourd’hui.

« Les Qataris se demandent quel bénéfice découle du fait d’être membre du CCG, étant donné que l’organisation a été usurpée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis pour contraindre les plus petits Etats à les suivre et alors qu’aucune initiative n’a été prise pour mettre fin à la crise du Golfe », analyse Andreas Krieg, professeur assistant au King’s College à Londres.

 

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