En dépit de l’immense émotion suscitée par cette tuerie sauvage planifiée de longue date, le pays est ébranlé mais ne vacille pas, et reste plus que jamais attaché à ses valeurs humanistes intrinsèques, à l’instar du chef du gouvernement, Jens Stolenberg, qui a assisté à une cérémonie poignante dans l’enceinte de la mosquée Central Jamaat Ahle Sunnat .
Après la prière, c’est par un "Cher tous, Salam Aleikum" que l’homme fort d’Oslo a évoqué la mémoire de jeunes adolescents norvégiens venus d’ailleurs, foudroyés à l’aube de leur vie : Bano Rashid, 18 ans, et Ismail Haji Ahmed, 19 ans.
"Nous devons être une communauté. Quels que soient notre religion, notre ethnie, notre sexe ou notre rang. Bano est norvégienne. Ismail est norvégien. Je suis norvégien. Nous sommes la Norvège. J’en suis fier", a martelé avec solennité Jens Stoltenberg.
Les funérailles de Bano Rashid, une jeune fille de 18 ans, d’origine kurde, ont été célébrées en présence de centaines de personnes dans une église près d’Oslo. Ismail Haji Ahmed, un garçon de 19 ans, lui aussi issu d’une minorité ethnique, a également été enterré vendredi.
Au même moment en France, le patriarche de l’extrême droite Jean-Marie Le Pen, a décoché une de ses flèches empoisonnées qui polluent le débat national, en taxant la Norvège de "naïveté face à l’immigration massive", absolvant presque Anders Behring Breivik de la monstruosité de son crime.
"Dans les journaux aujourd’hui, j’ai vu des photos d’un imam et d’un prêtre dans les bras l’un de l’autre. Que cela nous inspire. Nous sommes la Norvège" a déclaré Jens Stoltenberg. La fierté d’appartenance à une terre qui prône la "démocratie, l’humanité, et l’ouverture", revendiquée haut et fort par le sommet de l’Etat norvégien, est certainement la meilleure réponse à opposer à une extrême droite européenne qui rêve de son grand soir.