A l’issue de la manifestation pacifique qui a réuni lundi soir quelque 20.000 personnes, les organisateurs, dont le blogueur influent et avocat anti-corruption Alexei Navalny, ont appelé la foule à rester sur place. "Nous sommes le pouvoir!", a-t-il lancé. "Nous appelons à l’action pacifique et la désobéissance, et nous ne partirons pas. Nous connaissons la vérité sur ce gouvernement. C’est un gouvernement d’escrocs et de voleurs".
Quelques centaines de manifestants sont restés, vite entourés par plusieurs centaines de policiers en tenue anti-émeute, avec casques boucliers et matraques. La police a ensuite chargé et interpellé quelque 250 personnes, dont Alexei Navalny remis en liberté au cours de la nuit.
"L’action de l’opposition s’est déroulée en deux parties, le (rassemblement) légal et l’illégal. Et dans les deux cas, la police a montré un haut degré de professionnalisme, de légitimité et d’efficacité", a affirmé mardi Dimitri Peskov. Les autorités, a-t-il averti, continueront à réprimer les rassemblements non autorisés.
Avec un score de plus de 63% des voix, selon la commission électorale, Vladimir Poutine a obtenu dimanche un troisième mandat au Kremlin, où il a régné de 2000 à 2008 avant de devoir céder la place à Dimitri Medvedev, ayant atteint la limite constitutionnelle de deux mandats présidentiels successifs. L’opposition a dénoncé des fraudes massives lors du scrutin de dimanche, marqué selon les observateurs internationaux par des "problèmes sérieux".
"Il n’y a pas de réelle compétition, et l’abus des ressources gouvernementales a fait en sorte qu’il n’y ait pas de doute sur le vainqueur final", a déclaré Tonio Picula, chef de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Les observateurs russes indépendant ont de leur cô té fait état de nombreux cas de "vote manège", pratique consistant à emmener en autocar des électeurs faire la tournée des bureaux de vote afin de voter plusieurs fois.