Le « polisario », l’un des principaux facteurs de déstabilisation dans la région sahélo-saharienne

Des professeurs universitaires, chercheurs et juristes français ont mis en garde, jeudi lors d’un colloque à Paris, contre la menace que représente le « polisario » pour la sécurité au Sahel, le mouvement séparatiste, instrumentalisé par l’Algérie, étant l’un des principaux facteurs de déstabilisation dans la région sahélo-saharienne.

Lors de cette rencontre, organisée à l’université Paris-Descartes par le Centre Maurice Hauriou et l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG) sous le thème "Le conflit sur le Sahara marocain et la situation au Sahel : Analyses juridiques et géopolitiques", les participants ont noté que les ennemis de l’intégrité territoriale du Maroc s’activent pour la déstabilisation de cette région déjà fragile, au moment où le Royaume s’affirme comme un pilier de stabilité et de sécurité régionale.

A cet égard, Christophe Boutin, professeur agrégé à l’université de Caen, a mis en exergue la grande fragilité de cette zone face à la montée du terrorisme et la propagation des trafics de tous genres, soulignant que la région n’a nullement besoin d’un projet séparatiste qui accentuerait les divisions et préparerait le terrain aux mouvements du terrorisme politico-religieux et les réseaux criminels.

"La création d’un Etat fantoche et défaillant aggravera le risque de déstabilisation dans cette région qui a besoin d’Etats solides et stables", a-t-il mis en évidence, relevant que la stabilité de la zone sahélo-saharienne est dans l’intérêt de l’ensemble des peuples de la région, mais aussi de l’Europe directement impactée par toute instabilité en Afrique du Nord.

M. Boutin a également pointé du doigt l’implication directe du "polisario", soutenu par l’Algérie, dans les trafics, notamment celui de l’aide humanitaire internationale destinée aux camps de Tindouf, comme l’a démontré un rapport de l’office anti-fraude de l’UE.

Il a, d’autre part, noté que le Maroc joue un rôle essentiel dans la sécurité et la stabilité de la région, en particulier dans la lutte contre le terrorisme à travers une approche multidimensionnelle combinant le volet sécuritaire, le développement socio-économique et la réforme du champ religieux, sans oublier l’aide qu’il apporte à l’Europe, notamment à la France, dans la lutte contre ce fléau.

De son côté, Charles Saint-Prot, directeur général de l’OEG, a passé en revue les faits historiques du recouvrement par le Maroc de sa souveraineté sur les provinces du Sud ainsi que les manœuvres à l’origine du conflit artificiel autour du Sahara marocain, entretenu par l’Algérie par le biais de sa marionnette le polisario.

"Alors que l’agitation séparatiste encourage l’instabilité dans la région, le Maroc, seul pays émergent du Maghreb, est le seul qui présente de sérieuses garanties pour la stabilité de toute la région et la lutte contre la menace terroriste", a-t-il indiqué, rappelant que le conflit artificiel entretenu par l’Algérie freine la nécessaire union du Maghreb et le développement de la coopération économique, ce qui fait perdre à chaque pays de l’UMA environ 2 à 3 points de PIB et donc des centaines de milliers d’emplois par an.

"Il est temps que la communauté des nations apporte tout son soutien au Maroc, qui propose une solution réaliste et crédible basée sur une autonomie des provinces du Sud, tout en invitant clairement l’Algérie à mettre un terme à une crise qui est un facteur de déstabilisation supplémentaire dans une région sahélo-saharienne où l’on déplore la montée en puissance des groupes extrémistes", a souligné M. Saint-Prot.

Il a, dans ce sens, noté que le Conseil de sécurité des Nations unies a établi clairement un lien entre le conflit autour du Sahara marocain et la stabilité et la sécurité dans la région sahélo-saharienne.

"Il faut en finir avec le conflit autour du Sahara marocain et il faut le faire vite à un moment où les risques ne cessent de s’étendre du fait du dynamisme des groupes terroristes et de l’affaiblissement, voire de l’effondrement d’un bon nombre d’Etats", a ajouté M. Saint-Prot, dénonçant, par la même occasion, la position «partiale et déséquilibrée» du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a "perdu toute crédibilité et porté atteinte à la dignité de sa fonction".

Pour sa part, le sénateur français François Grosdidier, a axé son intervention sur la position de la France soutenant le Maroc en vue de trouver une solution politique juste et durable à ce conflit, estimant que cette position est fondée sur les liens exceptionnels entre les deux pays dans tous les domaines politiques, économiques et sociaux, en plus de répondre à des facteurs objectifs. Il s’agit, entre autres, de la responsabilité morale et historique de la France, ancienne puissance coloniale ayant procédé au partage du territoire marocain avec l’Espagne, de la priorité d’assurer la stabilité et la prospérité du Maghreb, région qui entretient des liens étroits avec l’Hexagone et de l’importance de garantir la sécurité de la zone sahélo-saharienne.

A cet égard, le sénateur a mis l’accent sur le fait que le Sahara marocain constitue la seule région jouissant pleinement de la sécurité et de la stabilité dans la région sahélo-saharien, estimant en outre que le plan d’autonomie constitue la seule solution réaliste et adaptée à la réalité du territoire et que la France doit reprendre l’initiative sur ce dossier en vue d’une solution définitive fondée sur ce plan.

Cette conférence, qui a été modérée par Francis Gutmann, ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et le doyen Michel de Guillenchmidt, avocat et conseiller d’Etat honoraire, a été marquée par la présentation et la signature de l’ouvrage collectif "Sahara Marocain : Le dossier d’un conflit artificiel", réalisé sous la direction de Charles Saint-Prot, Christophe Boutin et Jean-Yves de Cara, professeur agrégé de droit public.

L’auditoire a aussi suivi des exposés de Jean-Yves de Cara, de Jean-François Poli, avocat et universitaire, Frédéric Rouvillois, professeur agrégé de droit public, Zeina el-Tibi, docteur en droit public et de Henri-Louis Védie, professeur émérite au groupe HEC Paris, qui ont évoqué les différents volets politiques, juridiques, économiques et des droits de l’Homme relatifs au conflit artificiel autour du Sahara marocain.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite