Le gouvernement français n’envisage pas de financer les mosquées

Le gouvernement n’envisage pas de financer la construction des mosquées en France, a dit jeudi François Baroin, clarifiant les intentions de l’exécutif après des propos contraires d’un membre du gouvernement.

Le secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu, s’est dit favorable, "à titre personnel", à la construction de mosquées avec l’argent public. "A mon avis il faut faciliter la construction de mosquées dans notre pays, quitte s’il le faut à ce que l’Etat y participe. Même si c’est contraire à la loi de 1905 (sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat), on pourra faire un aménagement s’il le faut", a-t-il dit jeudi matin sur BFM TV.

Interrogé sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement François Baroin a répondu qu’il n’y était pas favorable."Il n’y a pas à l’agenda gouvernemental de texte portant sur une modification de la loi de 1905 et, comme responsable politique, conseiller politique de l’UMP et en charge du débat, je ne serais pas favorable à une modification de la loi de 1905", a dit le ministre du Budget. Sans que l’Etat finance directement la construction des mosquées, il pourrait la favoriser en défiscalisant les dons des fidèles, a-t-il dit, soulignant que cela permettrait également de garantir la tracabilité des fonds.

L’UMP a annoncé mercredi qu’il organiserait prochainement, avec l’aval de l’Elysée, un débat sur l’islam en France et sa compatibilité avec les règles de la République laïque.

Dans un entretien à paraître vendredi dans Le Figaro, le ministre de la Défense Alain Juppé prévient qu’il faut "piloter et maîtriser ce débat parce qu’il peut déraper".

Il s’agit pour Nicolas Sarkozy de couper l’herbe sous les pieds de Marine Le Pen, qui avait semé le trouble jusqu’au sein de la majorité à la fin de l’année dernière en assimilant à "l’occupation" les prières de rue de fidèles musulmans le vendredi dans plusieurs villes françaises.

La nouvelle présidente du Front national considère l’ouverture de débat comme une victoire de son camp. "Ces sujets n’étaient absolument pas abordés jusqu’à ce que nous réclamions l’ouverture d’un débat national. Je remarque que quand le FN est à 15% dans les sondages, l’UMP parle des problèmes", dit Marine Le Pen dans un entretien au Point.fr. "Alors si demain le FN est à 30%, le gouvernement commencera peut-être à régler un certain nombre de problèmes", ajoute-t-elle.

La fille de Jean-Marie Le Pen recueille 20% d’intentions de vote dans un sondage Ifop rendu public jeudi.

(Source Reuters)

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