La compagnie « Shell a officiellement informé le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines de sa décision de quitter la Tunisie en juin 2022, date de l’expiration de l’exploitation du champs Miskar dans le gouvernorat de Gabès (sud) », a précisé le directeur général du département des hydrocarbures au ministère, Rachid Ben Dali.
Selon le responsable cité par les médias tunisiens, le géant pétrolier a également informé le département ministériel de sa décision d’abandonner la concession « Asdrubal » dans la région de Sfax (Est) en 2022, d’une manière anticipée et avant la date de son expiration en 2035.
L’entreprise, qui a expliqué que sa décision de départ émane de sa volonté de renoncer aux activités d’exploration et de production de pétrole et de gaz, a affirmé qu’elle pourrait revenir en Tunisie pour investir dans les énergies alternatives, a encore indiqué Ben Dali.
Shell dispose de deux concessions gazières en Tunisie, le champ Miskar, qu’elle détient à 100%, dont la concession arrive à terme en juin 2022 et le champ Hasdrubal qu’elle détient à hauteur de 50% conjointement avec l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières et dont la concession devait se poursuivre jusqu’en 2035.
Pour cette concession d’Hasdrubal, la compagnie a aussi, annoncé qu’elle a demandé une restitution anticipée.
Les champs de « Miskar » et « Hasdrubal » assurent, à eux seuls, quelque 60% de la production nationale de gaz en Tunisie. Le reste de la production est assuré par les champs Nawara (concession conjointe à 50-50 entre OMV et l’ETAP) et Chergui (concession détenue à 55% par l’ETAP et à 45% par ENI).
Présente en Tunisie depuis près de 90 ans, Shell a cédé en 2011 son activité en aval mais a poursuivi l’exploration en amont. Avec l’acquisition de BG Group en 2016, Shell est devenue propriétaire de la production de champs de gaz offshore et de leurs installations de soutien, d’une usine d’extraction de gaz de pétrole liquéfié, de pipelines, de terminaux de stockage et d’exportation.
Début avril, la société pétrolière italienne « ENI » avait annoncé, elle aussi, sa décision de quitter la Tunisie pour investir dans des champs plus rentables à travers le monde.
Le groupe pétrolier italien a expliqué que sa décision s’inscrit dans le cadre de sa démarche visant à investir dans des champs plus rentables, à travers le monde, à l’instar de l’Egypte et du Mozambique.
Selon des chiffres officiels, l’activité pétrolière en Tunisie a chuté de 50% par rapport à 2010 avec une production nationale des hydrocarbures, qui est passée de 7 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) en 2010, à moins de 4,5 millions de Tep en 2020 et un nombre de permis de prospection de 23 en 2020, contre 52 permis il y a dix ans.