Le conteur et peintre tangérois, Mohamed Mrabet, expose et signe un nouveau livre

Le conteur et peintre tangérois nous donne rendez-vous à la galerie Ochtar où il expose ses derniers tableaux et dédicacera son nouveau livre, le treizième.
Mohamed Mrabet n’a jamais appris à lire ni à écrire, il a quitté très tôt l’école pour devenir pêcheur comme son grand-père.

Il n’a pas quitté la ville du détroit, Tanger où il peint, dessine, et continue de faire vivre la tradition des conteurs orientaux. En 1960, il fait la connaissance de Jane et de Paul Bowles qui l’engagent comme chauffeur et intendant et ne vont pas tarder à découvrir son don inné de conteur. Paul Bowles a enregistré sur magnétophone les récits et romans de Mohammed Mrabet et les a transcrits en anglais. 12 livres ont ensuite paru, traduits dans une vingtaine de langues. Lettres du fond du cœur, le nouveau livre est un recueil de lettres qui ont été adressées à Irving Stettner éditeur du magazine Stroker qui les a publiées en leur temps aux Etats Unis. Cette correspondance n’avait jamais été éditée en français.

Irving Stettner à qui les lettres sont destinées, commente la découverte de l’auteur Mrabet, les particularités de son style, son vocabulaire.
«Vraiment,l’homme qui est largement à l’origine de ce livre n’est personne d’autre qu’Henry Miller. Oui, Croyez-le ou pas ! En Février 1978, Henry Miller a commencé à contribuer à mon magazine Stroker en m’envoyant des lettres, des essais originels, de courtes histoires. Jusqu’au jour où il m’écrit quelques mots frénétiques au sujet d’un nouvel et étrange écrivain originaire du Nord de l’Afrique, du Maroc, de Tanger plus exactement dont le nom est Mohammed Mrabet. Si simple, si direct, et si intransigeant. Naturel pour de vrai.
Par la suite, et dans une autre épître, Miller m’a suggéré d’écrire à Mrabet et de lui demander de contribuer à mon magazine. Chose que j’ai faite, et ainsi a vu le jour cette collection de lettres merveilleuses; quarante en tout".

Si Mrabet commence une épître avec un ton chaleureux, amical, notez le bien, à n’importe quel moment il va passer à une longue fable, un compte folklorique, parabole, poème pastoral ou un éloge tranchant, jérémiade, un riff d’écriture surréaliste automatique et pur et puis soudainement il nous lance sur les genoux une bombe ou deux de gélignite. Par la suite, à tout moment il lustre, irascible, en colère, lorsqu’il raconte un incident, une anecdote dont certains détails font état de brutalité et de cruauté, il n’hésiterait pas à en faire mention. Il accepte la vie avec ses multiples facettes; de surcroît on tombe souvent sur un ton piquant, barbelé et vrai de sa diction. Il a un fond de poète très profond".

Mais tout en lui s’oppose et s’interpose; c’est un paradoxe à mille facettes: la gamme de ses émotions s’étend presque vers l’infini. A chaque nouvelle lettre on trouve un autre germe étincelant d’une sagesse tellurique, d’intelligence et de rires.

Il met à profit ses instincts, ses intuitions, ou accommode son acte habituel « d’écrire du fond du cœur » comme il le confie. Il a une précieuse, unique et inexhaustible mine de filons, certes. Et c’est pourquoi ce que Mrabet nous délivre est toujours une veine pure, un vrai McCoy.»

Mohamed Mrabet dans ses tableaux accueillera les amateurs de dessins, ou de ses contes à la galerie Ochtar, rue Hariri, place des Nations à Tanger le mardi 17 décembre à partir de 18 heures.

Bien connu des collectionneurs avertis, les tableaux de Mrabet sont conservés et exposés en permanence dans des collections prestigieuses à travers le monde et au Maroc. On peut les admirer dans des musées prestigieux comme le musée Guggenheim à New York aussi bien qu’à Tanger au Musée de la Légation Américaine.

Son œuvre est également présente dans des collections privées d’excellence comme celle de Mick Jagger ou Tennessee Williams…

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