Le clan Chirac vote Hollande, à l’exception de Bernadette

A l’exception notable de Bernadette Chirac, engagée aux côtés de Nicolas Sarkozy, la famille de l’ancien président soutient ouvertement — ou presque— le candidat PS.

Vivement que la présidentielle soit finie pour la famille Chirac car les tensions sont à leur comble entre les membres du clan. Bernadette, qui a toujours eu un penchant pour Sarkozy, mène activement campagne à ses côtés, meeting après meeting. Avec sa popularité intacte. On l’a vue lors du rassemblement géant de Villepinte le 11 mars mais aussi à la tribune de réunions publiques plus modestes, comme à Caen le 4 avril.

Toujours aux petits soins pour le président sortant, n’hésitant pas à égratigner François Hollande qu’au fond elle aime bien — « il n’a pas le gabarit d’un président », avait-elle déclaré avant de regretter ses propos.

Des soutiens plus ou moins discrets

Cependant, dans cette bataille pour l’Elysée, l’ex-première dame est bien seule. Sa fille Claude et son gendre Frédéric Salat-Baroux, ancien secrétaire général de l’Elysée, ont discrètement envoyé des messages de soutien au camp adverse. Claude Chirac a même déjeuné avec la compagne de François Hollande, la journaliste Valérie Trierweiler, avec qui elle entretient d’excellents rapports. D’autres conseillers ou anciens conseillers de l’ex-président sont allés plus loin, expédiant des notes techniques à l’équipe du candidat PS ou participant, au milieu de la foule, à certains de ses meetings. Ainsi, Hughes Renson, proche collaborateur de Jacques Chirac, était à Vincennes dimanche, lors du grand rassemblement PS, tout comme Laurent Glépin, qui était chargé de la communication à l’Elysée. Aussi présent à Vincennes, Thierry Rey ; toutefois, l’ancien compagnon de Claude, père du jeune Martin Chirac, s’est toujours affiché à gauche.

Pourquoi ce mouvement en faveur de Hollande alors que les ténors chiraquiens de l’UMP (Juppé, Copé, Baroin, Pécresse ou Jacob) se sont tous rassemblés derrière le président sortant? Un ancien conseiller décrypte : « Avec Sarkozy, cela a toujours été la guerre. On ne va pas se priver de donner un coup de pouce à son adversaire qui, lui, a toujours été courtois avec nous. » Et tant pis si Sarkozy a convaincu l’UMP d’aider l’ancien maire de Paris à régler son ardoise dans l’affaire des emplois fictifs (1,7 M€ déboursé par le parti majoritaire sur les 2,2 millions réclamés). Malade, Jacques Chirac ne devrait pas publiquement prendre position d’ici au second tour, comme il s’y était engagé dans un communiqué l’année dernière après son fameux « Je voterai François Hollande » lancé plusieurs fois en Corrèze face aux caméras. Néanmoins, certains de ses proches le font pour lui, comme son biographe Jean-Luc Barré. Aux dernières nouvelles, même Line Renaud, amie de Claude, serait prête à annoncer son soutien au candidat socialiste.

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