"Je sais que tout le monde voulait voir un Britannique gagner Wimbledon, j’espère que ça vous fait plaisir", a dit Murray en recevant le trophée, devant une foule aux anges et le Premier ministre du Royaume-Uni David Cameron lui aussi ravi.Murray a pris le meilleur sur le numéro 1 mondial en 3 heures et 9 minutes, à l’issue d’un intense combat en fond de court. Le dernier jeu a été à couper le souffle. Après avoir manqué trois balles de match à 40-0, le Britannique a dû sauver trois balles de débreak avant de déclencher la formidable ovation du Central.
"Je ne sais pas comment j’ai fait pour sortir de ce dernier jeu. J’ai souvent joué contre Novak. C’est un des plus grands combattants du circuit. Il est revenu si souvent dans des matches comme ça, il a failli le faire à nouveau. Ca a été très dur, avec de très longs jeux et de longs échanges", a dit Murray, qui était allé embrasser sa fiancée et sa mère après la victoire. L’Ecossais a remporté la majorité des longs échanges, qui ont souvent atteint vingt, voire trente coups de raquette. Le numéro 2 mondial a commis moins d’erreurs que son adversaire (21 contre 40) tout en réussissant plus de points gagnants (36 contre 31).
Djokovic reste numéro 1 mondial
N’arrivant pas à déborder son rival, superbe en défense, Djokovic a tenté de casser la cadence en montant au filet, contre son style de jeu habituel, ou en faisant des amorties, mais en vain. Le Serbe était peut-être usé par son marathon de 4h43 min en demi-finale vendredi contre l’Argentin Juan Martin Del Potro. A son huitième Wimbledon L’Ecossais a dû remonter un break de retard dans le deuxième set, où il a été mené 4 à 1, ainsi que dans le troisième (4-2 pour Djokovic) pour conclure en trois manches, ce que personne n’attendait, Djokovic ayant remporté leurs trois derniers affrontements, dont la finale de l’Open d’Australie en janvier.
Longtemps bloqué par la pression dans les grands événements, Murray s’est libéré en remportant l’US Open en septembre, déjà contre Djokovic.Il avait apprivoisé le Central de Wimbledon l’été dernier en gagnant l’or olympique en simple aux Jeux de Londres, face à Roger Federer, quelques semaines après sa défaite contre le Suisse en finale de Wimbledon. En demi-finale, il avait battu Djokovic dans leur seul duel sur herbe jusqu’à la finale de dimanche.Murray remporte le Grand Chelem anglais à sa huitième participation.
A part Goran Ivanisevic en 2001, personne n’avait attendu aussi longtemps pour s’y imposer. Le numéro 2 mondial était arrivé frais à Wimbledon, ayant manqué Roland-Garros à cause d’une blessure au dos. Il est invaincu depuis sa reprise sur herbe au Queen’s. Son parcours a été facilité par les défaites précoces des plus dangereux rivaux de sa partie de tableau, Roger Federer, Rafael Nadal et Jo-Wilfried Tsonga, mais il a quand même souffert pour éliminer l’Espagnol Fernando Verdasco en cinq sets en quarts et, dans une moindre mesure, le Polonais Jerzy Janowicz en quatre manches en demi-finale. Djokovic perd lui sa deuxième finale à Wimbledon, après avoir gagné la première il y a deux ans. Son palmarès en reste à six titres du Grand Chelem en onze finales. Il reste numéro 1 mondial devant Murray.