Le président tunisien Kais Saied et le Qatar vont chercher à promouvoir le dialogue entre les musulmans et l’Occident pour éviter les réactions islamophobes après des « opérations terroristes », a déclaré dimanche M. Saied lors d’une visite à Doha.
Le président tunisien a déclaré à l’agence de presse qatarienne que Doha et Tunis proposaient d’organiser une « conférence occidentalo-islamique (…) visant à créer une meilleure compréhension et surmonter les obstacles qui apparaissent après certaines opérations terroristes ».
Cette initiative semble être une réponse aux récentes remarques du président français Emmanuel Macron, selon qui l’islam est « en crise », après une série d’attaques jihadistes en France.
Le mois dernier, M. Macron avait dévoilé une stratégie pour défendre son pays contre « l’islamisme radical », s’attirant une pluie de critiques à travers le monde musulman.
Selon M. Saied, cité par l’agence d’Etat qatarienne, cette conférence occidentalo-islamique aurait également pour but « d’éviter de confondre les musulmans avec ces extrémistes qui prétendent être musulmans », car il est « nécessaire de faire la différence entre les vrais objectifs de l’islam et le terrorisme, qui n’a absolument rien à voir avec l’islam ».
Il n’a pas donné plus de détails sur cette conférence.
M. Saied et une importante délégation tunisienne se trouvaient au Qatar pour une visite d’Etat de trois jours, durant laquelle les deux pays ont également discuté du conflit en Libye, selon le ministère qatarien des Affaires étrangères, qui n’a pas donné plus de détails.
Cette visite intervenait après une semaine de pourparlers sur la Libye en Tunisie, sous l’égide de l’ONU, qui se sont achevés dimanche sans parvenir à désigner un exécutif unifié pour le pays.
Ces discussions ont rassemblé 75 délégués libyens de tous bords sélectionnés par l’ONU pour tenter de mettre fin à une décennie de guerre dans le pays nord-africain. Des observateurs ont critiqué le mode de sélection des délégués, doutant de leur représentativité.
Le Qatar a joué un rôle important en Libye, signant le mois dernier un accord sécuritaire avec le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU, une des deux administrations qui se disputent le pouvoir.