Devant la cour d’appel de Paris où l’ancien trader est rejugé depuis le 4 juin, Me Jean Veil a précisé qu’il demandait ces 4,9 milliards de dommages et intérêts dans "l’intérêt social de l’entreprise"n tout en reconnaissant que "ces sommes ne seront jamais remboursées"…
Me François Martineau, un autre conseil de la banque, a balayé du revers de main "le délire complotiste de M. Jérôme Kerviel", soulignant que "ni les enquêteurs de Brigade financière, ni le magistrat instructeur" ne l’avaient trouvé. "Cette thèse est invraisemblable et il est le seul à la soutenir", a-t-il précisé.
L’ancien trader âgé de 35 ans avait estimé au début du procès qu’il ne pouvait pas être tenu pour "responsable de la perte" puisqu’il avait "toujours agi en connaissance de cause de (sa) hiérarchie". Celle-ci l’aurait "manipulé".
Me Martineau a enfoncé le clou en lui demandant "ce qu’il avait fait du temps écoulé depuis la première instance". "Ce temps ne vous aura pas été profitable. Vous êtes passé du mensonge au déni de réalité", a-t-il martelé.
En première instance, Jérôme Kerviel a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour "abus de confiance", "introduction frauduleuse de données", ainsi que "faux et usage de faux" par le tribunal de grande instance de Paris en octobre 2010.