La Corée du Nord dit avoir développé une bombe H installable sur un missile

La Corée du Nord a affirmé dimanche avoir développé une bombe à hydrogène pouvant être installée sur le nouveau missile balistique intercontinental dont dispose le régime de Pyongyang.

Des analystes étrangers ont émis ces derniers mois des doutes sur la capacité de la Corée du Nord à fabriquer une bombe H (bombe à hydrogène ou thermonucléaire) et à la miniaturiser suffisamment pour pouvoir l’installer sur un missile. Mais l’agence de presse officielle KCNA a annoncé dimanche que le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un avait inspecté une bombe de ce type lors d’une visite à l’Institut des armes nucléaires du régime nord-coréen.

– ‘Bombe thermonucléaire’ –

L’engin inspecté par M. Kim est "une bombe thermonucléaire d’une très grande puissance fabriquée par nos efforts et notre technologie", a déclaré KCNA.

Le numéro un nord-coréen a souligné, selon l’agence, que "tous les composants de cette bombe H ont été fabriqués à 100% nationalement". Des photographies montrent M. Kim vêtu de noir en train d’examiner une enveloppe métallique comportant deux protubérances.

La Corée du Nord a accru les tensions internationales en juillet en procédant à deux essais réussis d’un missile balistique intercontinental ou ICBM, le Hwasong-14. Ce développement semble mettre une grande partie du territoire continental des Etats-Unis à la portée d’une éventuelle frappe nord-coréenne.

Depuis, Pyongyang a menacé de tirer à titre d’avertissement plusieurs missiles à proximité de l’île de Guam, un territoire américain dans l’océan Pacifique, et a lancé la semaine denière un missile de portée intermédiaire qui est allé s’abîmer dans le Pacifique après avoir survolé le Japon.

Le président américain Donald Trump a prévenu qu’il ferait tomber sur la Corée du Nord "le feu et la colère" si Pyongyang continuait à proférer des menaces contre les Etats-Unis et leurs alliés.

M. Trump s’est entretenu par téléphone de la crise nord-coréenne avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, a indiqué la Maison Blanche, sans préciser si l’entretien avait eu lieu avant ou après la nouvelle annonce de Pyongyang. MM. Trump et Abe "ont réaffirmé l’importance d’une coopération étroite entre les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud devant la menace croissante de la Corée du Nord".

Après son quatrième essai nucléaire, effectué en janvier 2016, Pyongyang a affirmé que l’engin qui venait d’être testé était une bombe H miniaturisée. La bombe à hydrogène ou bombe H est beaucoup plus puissante que la bombe atomique ou bombe A. Mais des scientifiques étrangers ont alors déclaré que la puissance détectée de l’explosion, équivalant à une charge de six kilotonnes, était bien trop faible pour qu’il se soit réellement agi d’une bombe H.

Lorsque la Corée du Nord a procédé à sa cinquième explosion nucléaire, en septembre 2016, elle n’a pas déclaré qu’il s’agissait d’une bombe H.

– ‘Capacités techniques améliorées’ –

En revanche, dans son annonce de dimanche, l’agence officielle KCNA a indiqué que la Corée du Nord avait "amélioré encore davantage ses capacités techniques", et cela sur la base des progrès "effectués lors du premier test de bombe H". M. Kim "a fixé des tâches qui doivent être effectuées dans la recherche sur les armes nucléaires", a ajouté KCNA.

Si la Corée du Nord était effectivement capable de monter une tête nucléaire sur un missile, cela accroîtrait considérablement les inquiétudes internationales face aux menaces de frappes qu’émet régulièrement Pyongyang.

Melissa Hanham, une experte du Middlebury Institute for International Studies en Californie, a souligné que les photographies publiées dimanche par la Corée du Nord ne permettent pas à elles seules de déterminer si l’engin présenté est réellement une bombe H.

Pour Yang Moo-Jin, de l’Université des études nord-coréennes à Séoul, l’information diffusée dimanche par l’agence KCNA "constitue un message stratégique". Elle signifie que Pyonyang "veut pousser à une confrontation nucléaire avec les Etats-Unis en tant qu’égal", a-t-il déclaré à l’AFP.

La direction nord-coréenne estime que la possession d’une dissuasion nucléaire crédible est indispensable à la survie de la nation, menacée en permanence selon elle par l’agressivité des Etats-Unis.

Bien qu’étant sous le coup de sept séries de sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU en raison de ses programmes nucléaire et balistique, le régime entend poursuivre ces activités.

La Corée du Nord a effectué son premier essai nucléaire en 2006. Le dernier en date, en septembre 2016, était "le plus puissant" selon Séoul, avec 10 kilotonnes, soit toujours moins que les 15 kilotonnes de la bombe américaine qui a détruit en 1945 la ville japonaise d’Hiroshima.

Avec AFP

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