L’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc, condition pour la relance de l’UMA

L’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc est une condition sine qua non pour la relance de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), a estimé l’Institut Thomas More, dans un rapport présenté jeudi soir à Bruxelles.

Rappelant les derniers signes de réchauffement entre le Maroc et l’Algérie, notamment l’échange de visites au niveau ministériel ainsi que la signature de plusieurs accords de coopération, le rapport souligne que malgré ce rapprochement, et l’appel lancé par le Roi Mohammed VI lors du discours du trône le 30 juillet, la frontière reste fermée, entravant l’intégration maghrébine.

Selon ce rapport intitulé "L’Union européenne et le Maghreb: quel engagement un an après le printemps arabe", le Maghreb reste un espace fragmenté marqué par l’absence ou la faiblesse des échanges et des coopérations entre les partenaires.

Alors que les échanges commerciaux des pays de l’UMA avec l’UE représentent entre 60 et 70 % de leur commerce extérieur, les échanges intra-maghrébins ne représentent que 2 % avec pour conséquence une perte estimée à deux points de croissance économique, soit plus de 10 milliards de dollars pour l’ensemble de la région.

En 2008, les échanges entre l’Algérie et le Maroc ne représentaient qu’environ 570 millions de dollars, selon le délégué algérien chargé des affaires maghrébines et africaines.

La relance de l’UMA doperait en effet les économies de la zone, en augmentant le commerce intra-maghrébin mais également en favorisant les investissements directs étrangers (IDE).

Les peuples de la région n’ont rien à gagner du maintien de la fermeture des frontières entre les deux pays, laquelle impacte directement sur le développement économique et la stabilité du Maghreb, selon l’institut.

Après les appels du Roi Mohammed VI en faveur de l’ouverture des frontières, la balle est dans le camp algérien, a-t-il indiqué, ajoutant que la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UMA à Rabat, peut laisser espérer un déblocage.

L’Union européenne et les Européens devraient s’efforcer de promouvoir une intégration régionale fondée d’abord sur des réalisations économiques et commerciales, poursuit la même source, relevant que les projets dans le domaine de l’énergie, qui prévoient de produire des énergies renouvelables au Maghreb et de construire des lignes à très haute tension reliant l’Afrique à l’Europe (Plan Solaire, Medgrid, Desertec), sont ainsi des opportunités pour développer des approches communes et harmoniser des cadres juridiques trop souvent différents.

Le printemps arabe devrait aussi constituer une opportunité dans la prise de conscience de la nécessité d’une intégration régionale, estime l’institut.

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