L’ingérence russe revient par la fenêtre du Congrès à Washington

Les auditions très attendues de deux anciennes figures de l’administration Obama, prévues lundi au Sénat, doivent relancer le débat aux Etats-Unis sur l’ingérence russe dans la présidentielle américaine, contestée par Donald Trump qui s’est par avance défaussé sur son prédécesseur.

Sally Yates, ancienne numéro 2 du ministère de la Justice nommée par Barack Obama, ainsi que James Clapper, ex-directeur du renseignement, seront entendus à 14H30 locales (18H30 GMT) par une commission sénatoriale sur ce sujet qui empoisonne le début de la présidence Trump.

La première, qui avait assuré l’intérim en tant qu’"Attorney general" pendant dix jours pour faire le pont entre les deux administrations, aurait connaissance d’informations potentiellement embarrassantes concernant Michael Flynn, l’ancien conseiller en Sécurité nationale de Donald Trump.

Ce dernier avait été poussé à la démission en février après la révélation de contacts répétés avec l’ambassadeur russe à Washington et ses déclarations inexactes au vice-président Mike Pence.

Les sénateurs américains veulent entendre Sally Yates notamment sur les échanges qu’elle a eus avec la Maison Blanche. L’ancienne haute-fonctionnaire aurait, selon plusieurs médias, prévenu l’entourage de Donald Trump des contradictions entre les versions de Pence et de Flynn, expliquant qu’il pourrait de ce fait être soumis au chantage des services russes.

James Clapper, lui, a réclamé à de multiples reprises une enquête exhaustive sur l’interférence russe présumée dans l’élection ainsi que sur d’éventuelles collusions entre l’équipe Trump et Moscou. Des allégations qui font l’objet d’enquêtes parlementaires et du FBI.

Interférence russe ?

"Clairement, les Russes – et cela a été commandé au plus haut niveau – étaient intéressés par le fait de semer la dissension, le doute et la discorde dans le pays" en s’en prenant à la campagne d’Hillary Clinton, a-t-il encore affirmé la semaine dernière au Harvard Gazette.

Mais toujours tenu par le secret de certaines informations liées à son ancien poste de chef du renseignement, il ne devrait pas apporter beaucoup d’éléments nouveaux au dossier.

Donald Trump a pris les devants et allumé un contre-feu, lundi matin, dans une série de tweets, expliquant que "le général Flynn avait obtenu les accréditations de sécurité par l’administration Obama".

"Demandez à Sally Yates, sous serment, si elle sait comment une information classifiée est sortie dans la presse peu après qu’elle l’a expliquée à la Maison Blanche", a-t-il ajouté, apparemment toujours plus indigné par la fuite elle-même.

Dans une interview la semaine dernière, il avait déjà rejeté l’accusation de piratage russe, assurant par exemple qu’il "aurait pu s’agir de la Chine, cela aurait pu être beaucoup d’autres groupes".

La théorie de l’interférence russe fait pourtant consensus parmi la communauté américaine du renseignement. Il ne fait non plus aucun doute, selon elle, que plusieurs proches de la campagne victorieuse de Donald Trump eurent été en contact régulier avec la Russie, notamment Michael Flynn, Carter Page et Paul Manafort.

Reste à prouver que lesdits contacts ont fait l’objet d’une collusion.

Michael Flynn, ancien chef du renseignement militaire, avait en tout cas dû démissionner pour avoir menti sur la substance de ses échanges avec l’ambassadeur russe.

Et Sally Yates, remerciée par Donald Trump car elle s’était opposée à son décret migratoire, "a apparemment des informations sur qui, quoi, quand, qu’elle voudrait partager", croit savoir Dianne Feinstein, membre de la commission du renseignement du Sénat, qui enquête également sur l’ingérence présumée.

Cela, pense-t-elle, "serait ce qu’elle savait sur les liens de Michael Flynn avec la Russie".

(Source AFP)

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