L’Europe «n’a plus la volonté» d’être passive face au protectionnisme américain (ministre française)

La ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau a souligné, mercredi, que l’Europe «n’a plus la volonté» d’être passive face au «protectionnisme agressif» des Etats-Unis, à un moment où la Commission européenne présentait sa stratégie de riposte face aux menaces du président Donald Trump de taxer lourdement les importations d’acier et d’aluminium.

Bruxelles avait annoncé notamment son intention de saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et d’imposer des taxes ciblées sur des produits «emblématiques» américains, dont les jeans, le beurre de cacahuète et le jus d’orange.

«On ne le fait pas de gaieté de coeur parce qu’entrer dans une guerre commerciale, en général, il n’y a que des perdants, mais l’Europe aujourd’hui n’a plus les moyens, n’a plus la volonté d’être naïve et passive face à ce type de protectionnisme agressif», a soutenu Loiseau sur Radio Classique.

«Il y a une mobilisation de l’Europe, c’est heureux, c’est une bonne chose, ça veut dire que l’Europe aujourd’hui est déterminée à se défendre, mais aussi de la Chine, de la Russie, du Canada, du Brésil…», a-t-elle ajouté en relevant que le projet du président Trump était «loin de faire l’unanimité» à la Maison blanche, où le principal conseiller économique a démissionné mardi.

La décision du chef de l’Administration américaine tend à imposer des droits de douane de 25 pc pour l’acier et de 10 pc pour l’aluminium sur les importations aux Etats-Unis afin de défendre une industrie sidérurgique américaine «décimée par des décennies de commerce inéquitable».

Ripostant à cette décision, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait affirmé que l’UE «va réagir fermement et proportionnellement pour défendre (ses) intérêts», ajoutant que «nous ne resterons pas les bras croisés pendant que notre industrie est frappée par des mesures injustes».

Lundi encore, le président français Emmanuel Macron avait estimé que cette décision, si elle venait à se confirmer, relèverait du «nationalisme économique» et appellerait à une réaction rapide et «proportionnée» de l’UE dans le cadre de l’OMC.

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire avait, lui aussi, qualifié samedi dernier d’«inacceptable» la décision du président américain, mettant en garde contre une «guerre commerciale» entre l’Europe et les Etats-Unis qui «ne fera que des perdants».

Le chef de l’Administration américaine a exclu, lundi dernier, de revenir sur sa décision en dépit des réactions d’indignation enregistrées de par le monde et de critiques émanant de son propre camp.

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