L’Assemblée générale des Nations unies dénonce la répression en Syrie

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Au lendemain de la démission du médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe Kofi Annan, l’Assemblée générale des Nations unies a voté vendredi une résolution, présentée par des pays arabes, condamnant l’utilisation par le régime syrien d’armes lourdes pour réprimer le soulèvement. Parallèlement, en Syrie, des militants ont affirmé que des obus de mortier avaient tué au moins 20 personnes dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, à Damas.

La résolution de l’Assemblée générale des Nations unies dénonce l’utilisation par le régime syrien de chars, d’artillerie, d’hélicoptères et d’avions militaires sur le peuple d’Alep et de Damas, et demande que les autorités gardent leurs armes chimiques et biologiques entreposées et sous contrôle strict.

"Le premier pas vers la cessation des violences doit être accompli par les autorités syriennes", souligne l’Assemblée dans cette résolution non contraignante, adoptée à une très large majorité.

Par ailleurs, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, une organisation de militants basée en Grande-Bretagne, des obus sont tombés jeudi soir sur le camp de réfugiés de Yarmouk alors que des habitants faisaient leurs courses pour le repas du soir. "Nous ne savons pas d’où venaient les obus de mortier, s’ils venaient du régime syrien ou pas", a dit Rami Abdul Rahman, le directeur de l’Observatoire.

Il a évoqué la possibilité de tirs perdus dans ces combats dans le quartier voisin de Tadamon. L’attaque sur Yarmouk s’est en effet produite alors que les combats faisaient rage jeudi soir entre les forces du régime et les combattants de l’insurrection à Tadamon, qui a été également bombardé jeudi par l’armée.

L’agence officielle syrienne SANA a de son côté imputé le bombardement à des "mercenaires terroristes", le terme employé par le régime pour désigner les insurgés, ajoutant qu’ils avaient été chassés par les forces de sécurité.

Néanmoins, le camp de Yarmouk, qui abrite près de 150.000 réfugiés palestiniens et leurs descendants, a déjà dans le passé été attaqué par les troupes gouvernementales. Les réfugiés palestiniens en Syrie se sont efforcés de se tenir à l’écart du conflit dans le pays, depuis le début du mouvement de contestation contre le président Bachar el-Assad en mars 2011. Mais le camp est situé dans des quartiers favorables aux rebelles et ses habitants ont fini par être entraînés dans les affrontements. De jeunes habitants de Yarmouk avaient aussi répondu aux appels à manifester du printemps arabe, rejoignant les manifestations contre le régime. Certains avaient été tués quand les troupes syriennes ont ouvert le feu sur les protestataires.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme signalait aussi des bombardements à Jdaidat Artouz, faubourg du sud-ouest de la capitale, où des dizaines de cadavres ont été découverts après des raids des forces gouvernementales mercredi.

Depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, au moins 19.000 personnes ont été tuées, selon le bilan des militants.

Par ailleurs, le ministre russe de la Défense a démenti vendredi par communiqué l’envoi par le pays de trois navires de guerre transportant environ 360 soldats vers le port syrien de Tartus.

Selon des informations citant un militaire anonyme, les navires voguaient vers Tartus pour aller chercher du ravitaillement. Ils devaient y passer plusieurs jours avant de rentrer dans le port russe de Novorossiysk sur la mer Noire.

Deux dépêches donnant cette information provenaient d’agences de presse étatiques, mais le ministre de la Défense les a démenties, indiquant qu’il n’y avait pas ce type de projet et que les navires avaient suffisamment de réserves.

La Russie apporte un soutien indéfectible au gouvernement syrien, engagé depuis 17 mois dans une répression sanglante, malgré les pressions occidentales appelant à des sanctions vis-à-vis du régime syrien.

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