L’annulation de l’élection municipale à Istanbul pose question, selon Berlin et Paris

L’annulation de la victoire de l’opposition aux élections municipales à Istanbul est "incompréhensible", a dénoncé mardi le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.

La victoire de l’opposition a été invalidée lundi par le Haut-comité électoral de Turquie (YSK) qui a ordonné la tenue d’un nouveau scrutin le 23 juin, une décision prise après que le président Recep Tayyip Erdogan eut dénoncé des "irrégularités" et réclamé l’annulation des élections.

"La décision du Haut-comité électoral de déclarer invalide le résultat des élections locales d’Istanbul et d’ordonner un nouveau scrutin n’est pas transparente et est incompréhensible pour nous", a réagi dans un communiqué le chef de la diplomatie allemande.

"Seule la volonté des électeurs turcs peut et doit décider de qui occupera le bureau du maire à Istanbul", a fait valoir M. Maas.

"Le respect des principes démocratiques de base, dans des conditions électorales transparentes, est, de notre point de vue, une priorité absolue", a conclu le ministre des Affaires étrangères.

A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a estimé que cette annulation posait question. "Il est important que cette décision soit étayée, compte tenu des interrogations qu’elle suscite", a relevé un porte-parole adjoint du ministère.

"Dans la nouvelle campagne qui s’ouvre, nous appelons les autorités turques à mettre en oeuvre toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect des principes démocratiques, du pluralisme, de l’équité et de la transparence, en particulier en assurant la présence d’observateurs internationaux", a-t-il ajouté.

Le président turc a quant à lui jugé mardi matin que cette annulation était la "meilleure décision".

Nous considérons que cette décision était la meilleure pour renforcer notre détermination à résoudre nos problèmes dans le cadre de la démocratie et du droit et laisser la volonté populaire arbitrer", a déclaré M. Erdogan lors d’un discours devant les députés de son parti.

La décision de l’YSK, vivement décriée par l’opposition comme un "putsch contre les urnes", a été prise après que le président Erdogan et son parti islamo-conservateur AKP eurent dénoncé des "irrégularités massives" lors du scrutin.

Les Stambouliotes sont appelés à revoter pour leur maire le 23 juin.

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