L’Algérie a « échoué dans sa politique de refonte du système éducatif pour en améliorer sa qualité » (Emmanuel Martin)
"Si l’Etat algérien a réussi plus ou moins le pari de la quantité (augmentation taux de scolarisation, de féminisation, de l’encadrement…), force est de constater qu’il a échoué dans sa politique de refonte du système éducatif pour en améliorer sa qualité (forte déperdition scolaire, taux d’insertion des diplômés)", a relevé l’universitaire dans un entretien publié lundi par le journal +El Watan+.
Emmanuel Martin a expliqué cette situation, d’une part, par "la gestion bureaucratique et hypercentralisée avec ses effets pervers sur les incitations de tous les acteurs, de l’élève jusqu’aux officiels, en passant par les enseignants et, d’autre part, par l’incapacité d’une approche de l’enseignement +par l’offre+, à répondre aux attentes de l’économie algérienne".
L’universitaire et directeur de l’initiative globale pour le libre-échange, la paix et la prospérité, a souligné dans ce sens la "nécessité de changer de système (dénationalisation), mais aussi d’approche (se tourner vers la demande)".
Il a également relevé l’importance de "laisser plus de place au secteur privé pour investir dans l’enseignement", ce qui "permettra de décharger l’Etat de beaucoup de poids et de dégager plus de ressources financières et humaines pour se concentrer sur le qualitatif puisque prenant en charge un effectif plus réduit".
"La diversification de l’offre éducative via l’investissement privé, en respectant des règles de performance strictes, est le seul moyen de concilier l’explosion des effectifs et qualité de formation", a-t-il notamment souligné.