Kofi Annan appelle à l’unité à la veille d’une réunion cruciale sur la Syrie

internationale à l’unité à la veille d’une réunion internationale à Genève sur la crise en Syrie, au menu d’entretiens vendredi entre les chefs de la diplomatie américaine et russe.

La rencontre vendredi soir de Hillary Clinton et Sergueï Lavrov à Saint-Pétersbourg (Russie) est cruciale pour parvenir à un consensus avant la réunion du Groupe d’action sur la Syrie qui doit tenter de dégager un accord international sur les moyens d’appliquer le plan Annan, resté lettre morte.

Le porte-parole de M. Annan a confirmé la tenue de cette réunion alors que les Etats-Unis, la France ou encore le Royaume-Uni avaient indiqué qu’ils pourraient la boycotter s’il y avait un risque que le plan M. Annan, qui préconise un gouvernement de transition pour mettre fin au conflit, ne soit pas adopté.

Pour M. Annan appelé "tous ceux qui ont une influence sur les parties" au conflit syrien et "tous ceux qui portent la responsabilité de la paix et de la sécurité internationale" à "agir en faveur de la paix".

Les violences sont de plus en plus sanglantes avec des bilans dépassant ces dernières semaines la centaine de victimes chaque jour. Celui de jeudi a atteint 183 morts, selon les chiffres de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Vendredi, au moins 55 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans les violences, selon l’OSDH.

En plus de 15 mois de révolte, la répression et, depuis quelques mois, les combats entre armée et rebelles ont fait plus de 15.800 morts, en majorité des civils, selon l’OSDH.

Comme tous les vendredis, des milliers de personnes ont manifesté à travers la Syrie à l’appel des militants qui se sont dits "confiants dans la victoire divine" contre le régime du président Bachar al-Assad. Ce dernier a accusé les Occidentaux de soutenir militairement "en sous-main" la rébellion.

Au lendemain de l’envoi par la Turquie de véhicules militaires et d’une batterie de missiles sol-air à la frontière syrienne, après la perte d’un de ses avions de combat abattu en plein vol par la Syrie, des troupes syriennes se sont massées vendredi à 15 km de la frontière avec la Turquie selon un commandant rebelle.

Interrogé par l’AFP, le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères a assuré qu’"il n’y a pas d’intentions hostiles de la part de la Syrie".

Sur le front diplomatique, le ministère russe des Affaires étrangères a dit considérer la réunion sur la Syrie samedi à Genève comme un "pas positif" en vue d’un "consensus international", alors que cette rencontre semblait menacée par les objections de Moscou au plan de Kofi Annan.

"Nous voyons la réunion de Genève comme un pas positif dans la recherche de bases pour aboutir à un possible consensus international en vue de la régularisation de la situation en Syrie", a déclaré le ministère avant la rencontre en soirée entre M. Lavrov et Mme Clinton.

La réunion de Genève doit se tenir en présence des chefs de la diplomatie des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et de trois Etats arabes, ainsi que des secrétaires généraux de l’ONU et de la Ligue arabe.

Mais Moscou, principal allié du régime Assad, avait prévenu qu’il n’y avait pas d’accord final sur le plan Annan et maintenu son refus de toute solution imposée par l’étranger.

Pour tenter de sauver la réunion, Kofi Annan a tenu vendredi une réunion préparatoire de hauts fonctionnaires des cinq principales puissances et s’est entretenu avec leurs ministres des Affaires étrangères.

M. Annan a accusé des "puissances extérieures" d’encourager la violence en Syrie, dans une tribune publiée vendredi dans le quotidien américain Washington Post. "Plusieurs puissances extérieures sont profondément impliquées (…) la méfiance mutuelle les a poussées à aller à l’encontre" de son plan de paix.

Dans un document préparatoire dont l’AFP a obtenu une copie, M. Annan préconise des étapes "claires et irréversibles" vers une transition démocratique en Syrie, dont un "gouvernement provisoire d’union nationale".

Ceux dont la présence "pourrait nuire à la crédibilité de la transition et mettre en danger la stabilité et la réconciliation" seraient exclus de ce gouvernement d’union, ajoute le texte sans plus de précision.

Selon des diplomates, cette clause pourrait impliquer un départ du pouvoir du président Assad, que l’opposition syrienne considère comme une condition préalable à tout dialogue.

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